Dans le sud, on le surnomme “l’énervé”. Non pas qu'il soit quelqu’un d’agressif mais il a du mal à se contenir lorsqu‘une chose le scandalise. Thibault Marty, entrepreneur et fondateur d'angry-startup.com explique ce qui ne tourne pas rond selon lui dans le monde merveilleux des startups.

Ces choses qui me choquent

Chaque jour, je rencontre de nouvelles startups et chaque jour, j’entends les mêmes choses :

  • je cherche un développeur en CTO,
  • je vais faire un crédit bancaire pour faire un site,
  • dans 6 mois je fais une levée de fond…

En général, après quelques phrases, je monte en pression. Mais derrière cette colère, ce n’est pas vraiment aux startups à qui j’en veux le plus. Oui bien sûr, je peux vous reprocher votre ego (non, votre produit n’est pas votre bébé) mais je ne peux pas vous reprocher ce que vous ignorez.

 

Alors à qui la faute ?

À tous ceux qui profitent des startups pour faire leur beurre. Accompagnateur, incubateur, accélérateur, vous devriez avoir honte.

Quand j’entends les conseils que vous leur donnez, ça en est presque criminel. Vous êtes en face de personnes qui vous font confiance et vous en abusez. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Faisons le top 3 des phrases qui prouvent votre manque d’humanité.

"J’ai fait un crédit bancaire à taux zéro sur 5 ans "

Il n’a pas pu le faire tout seul et vous savez très bien qu’il va claquer cet argent en dépenses inutiles : juridique, comptabilité, foncier… à quoi bon quand on n’a même pas un client !

"Je vais faire mon produit avec une agence pour 20 000 euros "

Moins critique mais tout aussi dangereux, l’argent servira à payer un dev/une agence pour faire un produit. A ce stade, les accompagnants ont omis quelques détails comme l’importance de tester son concept avant de le faire développer (et je ne parle même pas du MVP), rien de bien grave en somme n’est-ce pas ?

" Dans 6 mois, c’est la levée de fonds "

Si je retrouve la personne qui a dit aux startups que la levée de fonds c’était le but ultime, il va s’en prendre une ! Pour ceux qui doutent encore, voici ma définition : La levée de fond ne sert qu’à se développer, se rendre scalable quand vous n’arrivez pas à le faire seul ! Du moment que vous levez, vous perdez une partie de la maîtrise et vous avez des comptes à rendre. C’est tout sauf le pied (demandez à ceux qui en ont fait).

Oui je suis excessif et tous ne sont pas à mettre dans le même panier, mais je ne peux pas me contenter de rester calme quand je sais que les startups sont les premières victimes d’un système “fait pour eux”.

 

Il faut que les choses changent

Quand je vois que les 3/4 des startups du Sud sont des vaches à lait pour les organismes d’accompagnement, je ne peux plus attendre de voir les choses évoluer, il faut agir.

J’ai créé le site angry-startup, pour pousser un petit coup de gueule (CF la BD pour entrepreneur) et surtout, pour apprendre aux startups qu’on peut avoir ses premiers clients sans faire un crédit bancaire ou écrire une ligne de code.

Vous payez ce que vous voulez

Dire stop au crédit bancaire et faire payer des formations des prix exorbitants n’aurait aucun sens (et encore moins avec cet article) alors j’ai décidé de mettre mes formations à partir de 1 euro. Vous payez ce que vous voulez pour m’avoir en visio ou par téléphone pendant une à deux heures. Pour l’instant les formations concernent les Personas, le Lean Canvas et le Value Proposition Canvas, mais j’en rajouterai au fur à mesure.

Certains disent que je suis fou

Car je sabote mon propre business puisqu’il est logique de penser que tous paieront le prix minimum. À ceux-là, je leur pose la question : comment estimez-vous le prix d’une formation ? Au prix où vous l’avez payé ou à ce que ça vous a apporté en termes de connaissance ?

Je laisse donc aux gens la liberté d’estimer la valeur de ce que je leur apporte et de me payer en fonction. Certains pourront plus que d’autres et ceux qui ne peuvent pas le feront autrement. Pour ma part, je pense que compter sur l’argent pour que le monde de l’entrepreneuriat se développe, c’est oublier que les startups qui réussissent ne sont pas celles qui font des levées titanesques, mais celles qui arrivent à rester debout au fil des ans.

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