Pour se repérer dans la multitude de faillites et défaillances de startups, un outil a vu le jour : la notation de startups. Utile à la fois aux investisseurs et aux grands comptes, pour qui les startups passent à travers un premier tamis, tout comme aux startups elles-mêmes qui peuvent afficher leur taux de maturité, objectivement évalué, la notation pourrait bien devenir un service incontournable.
Les montants levés par les startups donnent chaque année un peu plus le tournis. Des plus petits tours de table aux plus colossaux, il n’est pourtant pas rare que la levée ne soit pas « jolie ». Investisseurs mal choisis, concept fumeux ou encore course effrénée à l’argent frais, la levée de fonds ne devrait jamais être prise à la légère. C’est dans ce contexte, et avec la volonté « d’éclairer le marché » qu’exægis a créé en fin d’année dernière le passeport Rate & Go, une notation gratuite pour les entrepreneurs, qui leur sert aussi bien à se positionner, qu’à communiquer ou à rassurer les investisseurs.
Depuis le lancement du dispositif, plus d’une centaine de startups se sont déjà prêtées joué le jeu. Parmi les participantes, seule une poignée a obtenu le Graal, une notation de maturité supérieure à 60. Quant aux autres qui n’ont pas passé la barre, elles pourront repasser le test dans 3 mois, jusqu’à mettre en œuvre ce qu’il faut pour que la notation tant attendue finisse par tomber.
Un outil d’introspection et de benchmark pour les dirigeants
« Quand on est entrepreneur, on a le nez dans le guidon, rappelle Laurent Briziou, fondateur d’exægis. Il faut très souvent faire l’hélicoptère entre le quotidien et la vision. C’est la jonction des deux qui génère des pivots. »
Face à cette situation, il est crucial pour les dirigeants de pouvoir se référer à d’autres modèles de développement d’affaires éprouvés, mais aussi de pouvoir se benchmarker par rapport à leurs concurrents, pour ne pas rester enfermé dans ce qu’ils croient savoir. Même si le volume de réponses actuel n’est pas encore suffisant pour avoir une vision globale d’un secteur.
Le questionnaire, qui demande une heure et demie d’attention pour présenter sa société et répondre de la manière la plus objective possible aux différentes questions, est un bon outil « d’introspection pour le dirigeant qui fait l’exercice, estime Laurent Briziou. C’est aussi un bon outil pour prioriser ce qui nécessite notre attention de dirigeant. Nous avons un système de couleurs qui fait remonter les faiblesses selon leur niveau d’urgence. »
« Ça m’a permis de créer une to-do list de ce qui requérait mon attention », confirme Stéphane Couleaud, fondateur de Webmecanik, qui s’est frotté à l’exercice en fin d’année dernière, sans bien savoir pour autant à quoi se référait sa note. Une jolie note pourtant : 68/100, le haut du panier selon Laurent Briziou. « la société qui aura 100 n’existe pas, prévient ce dernier, et la note peut surtout varier, on la met à jour tous les 6 mois pour suivre le mouvement de la société. » Pour le moment, seules 60 à 70% des startups qui ont fait l’exercice sont passées au-delà du seuil de 60/100, la barre que s’est imposée exægis au-delà de laquelle les startups sont jugées assez matures pour que leur notation soit accessible aux clients de l’agence de notation.
Un outil pour les investisseurs
Parmi ses clients, exægis compte certains fonds d’investissement, pour qui la notation, loin de faire leur travail à leur place, est un premier tamis, un premier filtre qui laisse de côté les entreprises dont la maturité d’exécution n’est pas suffisamment importante.
« Bien sur quand vous êtes un fonds, ce que l’on fait s’apparente au métier même des analystes, mais nous ne faisons pas leur métier. Leur métier, ils le font après, quand ils sont prêts à investir. Nous ne sommes qu’un des premiers filtres et notre solution vient compléter leurs outils d’analyse »
Lorsqu’il y a quelques semaines, Webmecaniks communique sur sa notation RateandGo.co sur un média spécialiste des startups, son dirigeant se surprend à recevoir des marques d’intérêt d’investisseurs. « J’ai utilisé cette notation et deux fonds d’investissement m’ont appelé dans la foulée », raconte-t-il.
Une présélection pour grands comptes
Mais les fonds d’investissement ne sont qu’une partie du listing de 1000 contacts auquel sont envoyées les fiches des startups qui passent la barre du 60/100. Les grands comptes sont ainsi particulièrement friands de l’outil et de son petit plus : les entretiens vidéo.
« Un entretien vidéo c’est le début d’une rencontre », précise Laurent Briziou. Le but ? Aider les grandes entreprises à mieux cerner les startups et leurs risques, pour les inciter à s’entourer plus facilement de jeunes pousses.
Tout est passé au crible : le business model le business plan, le delivery, l’équipe mais aussi la gestion des risques : protection de la propriété intellectuelle, secours, sécurité etc.
« Si les grands comptes consomment autant de conseil c’est qu’ils en ont besoin, poursuit le fondateur d’ exægis. La notation permet de qualifier un besoin réel du besoin des grands comptes qui n’ont pas toujours le temps ni les moyens, ni le savoir-faire pour sourcer des startups »
Disponible gratuitement, la notation www.rateandgo.co se matérialise par un passeport et une analyse de quelques pages. L’analyse complète, payante, est accessible aux grands comptes et fonds d’investissement, après la vérification de leur identité et la signature d’un accord de confidentialité.