KPMG et le centre pour la finance alternative de l’Université de Cambridge ont publié le résultat d’un deuxième rapport sur les financements alternatifs en Europe. Entre 2014 et 2015, les financements alternatifs en ligne ont augmenté de 92%. La France, elle, confirme sa santé de fer avec une croissance de 318 % entre 2013 et 2015.
Projets musicaux, entreprises tech, associations et même partis politiques : le financement participatif est devenu un mode de financement que tout porteur de projet peut envisager. Les nouveaux modes de financements comme le crowdfunding sont devenus en quelques années de véritables alternatives aux moyens traditionnels d'accès au capital. En 2015, le marché européen des financements alternatifs a doublé de taille. Cette progression de 92% par rapport à 2014 représente un total de 5,431 milliards d'euros, dont 4,348 milliards rien que pour le Royaume-Uni. Compte-tenu des spécificités du marché anglais, l’étude porte donc uniquement sur le marché européen hors Royaume-Uni.
La France, leader européen en valeur
En Europe, le financement alternatif en ligne, et particulièrement le crowdfunding ainsi que le prêt des particuliers, est de plus en plus utilisé par les startups et les PME. Sur ce marché, la France est leader, avec un total de 319 millions d’euros, suivi de l’Allemagne (249 millions d’euros). En troisième position, les Pays-Bas sont les derniers à dépasser le seuil des 10 millions en récoltant 111 millions d'euros en 2015. Entre 2014 et 2015, la part totale de la finance alternative européenne a augmenté de 72%. Si cette croissance accuse une baisse de 10% par rapport à 2014, le marché ne cesse de s’étendre en termes de volumes des transactions.
L’Hexagone tire bien son épingle du jeu : le pays présente une croissance de 318% entre 2013 et 2015, confirmant l’excellente santé de ses systèmes de financements alternatifs. En effet, si en 2013 le volume total des financements français représentait 76 millions d’euros, il a doublé en 2014 pour finalement atteindre 319 millions d’euros en 2015. Il n’aura fallu que trois années pour que la France devienne un acteur majeur du marché des financements alternatifs européens, dépassant même largement l’Allemagne sur ses chiffres de croissance (+ 28 %).
"2016 est une année charnière, qui montre tous les signes d’une croissance mature et qui s’inscrit dans la durée. L’activité européenne, excluant le Royaume-Uni, a montré une forte croissance ; elle répond à une demande des clients, mais aussi des particuliers, en recherche de nouveaux modes de financements, alternatifs et participatifs (crowdfunding), et ce, même au sein des plus petits pays européens. En France, la finance alternative confirme sa place sur la scène financière. Sa croissance devrait continuer à se poursuivre."
Antoine Bernabeu, Associé KPMG, Deal Advisory
Le prêt privé aux particuliers, mode de financement le plus plébiscité
L’étude proposée par KPMG met également en lumière une tendance populaire sur le marché français : le prêt des particuliers, qui est devenu un des modèles de financements alternatifs les plus répandus, avec une part de 42% du marché en 2015, soit 135 millions d'euros. À l'échelle européenne, le prêt privé aux particuliers est également en tête puisqu'il représente 365,80 millions d'euros.
Le prêt privé aux entreprises correspond, lui, à 212,08 millions d'euros en 2015, et à 28 millions d'euros en France. En troisième place des modes de financements les plus importants en volumes, on retrouve l'investissement participatif en actions (159,32 millions d'euros en Europe et 75 millions en France). Enfin, le financement participatif avec contrepartie en nature, démocratisé par des plateformes comme Kickstarter ou Ulule, atteint un volume de 139,27 millions d'euros en 2015.
Une perception mitigée des systèmes de régulation nationaux
Les systèmes nationaux de régulation des modes de financements alternatifs ne sont pas perçus de la même manière par une majorité des intermédiaires interrogés. Ainsi, un tiers d’entre eux estiment que le système de régulation du crowdfunding et du prêt des particuliers dans leur pays est adapté au marché. Ils sont néanmoins 28% à le percevoir comme encore excessif. En effet, les gouvernements, comme en France, réfléchissent à des manières de réguler législativement ces nouveaux modes de financement, tout en faisant face à des acteurs économiques qui ne se sentent pas toujours bien représentés et compris. On compte tout de même 10% d’interrogés qui jugent que la régulation est actuellement trop souple.
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