Inventé par Aileen Lee en 2013, le terme de licorne désigne une startup valorisée à plus d'un milliard de dollars. Airbnb, Snapchat, Xiaoimi, Uber, le cabinet EY décrypte ces jeunes pousses couronnées de succès dans son étude "Au-delà des licornes : l'industrialisation d'une disruption".
En 2015, le magazine Fortune dénombrait plus de 140 licornes à travers le monde. Transport, immobilier, technologie… Tous les secteurs sont représentés. La croissance du nombre de ces entreprises est exponentielle : de 9 en 2011, elles sont désormais 176. Avec la multiplication de ces startups valorisées à plus d’un milliard de dollars, on observe une utilisation accrue du terme “innovation de rupture” dans les médias. On compte ainsi 2 075 articles de presse dont le sujet est l’innovation de rupture, alors qu’en 2010 l’occurrence du terme n’était que de 378.
Selon l'étude EY "Au-delà des licornes : l'industrialisation d'une disruption", les licornes ne représentent que la partie visible de l’iceberg. En effet, des milliers de Future Power Compagnies (FPC) sont également à l’initiative de ruptures de marché. Le cabinet les définit comme des startups de moins de six ans d’existence et ayant levé 15 millions de dollars ou plus, pour autant, elles restent bien souvent en dehors des radars.
L’Europe à la traîne
Il semble que le Vieux Continent soit en retard quant au nombre de licornes qu’il abrite. En valeur, l’écart avec les Américains est encore plus conséquent. Ainsi, la valorisation de toutes les licornes américaines s’élève à un quart de l’indice boursier français, le CAC 40. En septembre 2016, les GAFA présentaient une valorisation totale de 1 550 milliard de dollars, alors que la valeur du CAC40 était de 1 348 milliard de dollars. Les États-Unis ont crée plus de startups devenues licornes ou FPC que l’Europe, alors que ce dernier continent crée pourtant plus de startups. Le défi n'est donc pas tant de soutenir l'entrepreneuriat mais de réussir à créer des entreprises innovantes qui ont vocation à devenir des FPC, entreprises dont le potentiel est assez fort pour devenir des licornes.
Comment industrialiser l'activité des licornes ?
EY livre quelques conseils afin de réussir à donner naissance à des FPC. Il faut tout d'abord permettre l'accès à un grand marché : pour y parvenir, il faudrait limiter les coûts marginaux afin de supporter la croissance ainsi que trouver des business models que l'on puisse utiliser dans différents pays.
EY conseille également aux investisseurs français de multiplier leurs investissement par sept afin de réduire l'écart avec Israël. Des pays comme la Finlande ou la Suède, ayant un petit marché, sont très actifs en matière d'investissement. En 2014, la Suède a investi la moitié de ce qu'a investit la France : un chiffre surprenant compte tenu de son PIB, cinq fois plus bas.
L'étude s'intéresse également à la régulation. Carlos Diaz, cofondateur de The Refiners, estime que “la France est un paradis pour les startups : il y a beaucoup d’aide et de programmes issus du gouvernement”. S'il est facile de fonder une entreprise en France, la faire grandir semble tâche moins aisée : 72% des entrepreneurs considèrent le manque de flexibilité du marché français comme un frein. De plus, en 2011, seuls 5% des entreprises françaises ont plus de 10 employés, alors que ce chiffre s'élève à 18% en Allemagne et 21% aux États-Unis.
Enfin, dans sa longue liste de conseils, EY insiste sur la responsabilité des business angels. L'European trade Association for Business Angels (EBAN) a estimé que les business angels représentaient 73% des investissements d'amorçage en 2014, contre 26% pour les fonds d'investissements.
En bref, EY émet plusieurs recommandations à l'intention de la France :
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