Depuis quelques années, le secteur de l'automobile tente de se moderniser : véhicules électriques voire même autonomes... Mais, comme le montre cette étude du cabinet Oliver Wyman, le véritable bouleversement semble venir de l'écosystème startup. En effet, depuis 2000, plus de 1 000 startups ayant un impact significatif sur le marché ont été créées. Cela représente 50 milliards de dollars d'investissements sur les cinq dernières années.
Le secteur est largement dominé par les États-Unis avec près de 48% de l’ensemble des startups dans le monde suivi par le Royaume Uni (6,6%) et la Chine (6,2%). La France représente 5,5% de l’ensemble des startups.
La presse elle-même se fait le relai de cet important bouleversement : entre 2010 et 2015, le nombre de coupures de presses sur le numérique dans l’automobile (voiture connectée, Google Car, véhicule électrique etc.) est passé de quasiment 0 à 8 000.
Les startups se développent là où les acteurs traditionnels manquent de compétences
Ces jeunes pousses ne s'attaquent pas seulement à l'automobile en tant que tel mais entendent bien créer une véritable rupture sur ce marché longtemps dominé par les mêmes grands géants. Ainsi, ces jeunes pousses développent des solutions innovantes sur l’ensemble de la chaine de valeur automobile en attaquant sur tous les fronts :
- la R&D : conduite autonome, véhicules électriques ou hybrides, cycles d'innovation rapide
- les ventes : vente en ligne, agrégateur, comparateur
- les services : service financier, service connecté
- les ressources : financement, venture capital, guerre des talents
- la taille du marché : transition de la propriété vers l’usage, opérateurs de mobilité, économie du partage
Pour apporter une valeur disruptive à leur produit, ces jeunes entreprises opèrent dans différents secteurs. Le plus évident semble être celui du service de mobilité : avec des pépites comme Uber ou Lyft, le secteur est florissant. Transport à la demande, autopartage, solutions de parking, covoiturage... Autant de nouveaux services qui permettent aux usagers de se déplacer différemment. D'ici 2025, la part des services de mobilité en 2025 dans les revenus de l'industrie automobile devraient être multiplié par 3.
Sensible à l'intérêt soutenu autour des questions environnementales, les jeunes pousses s'affairent également à développer des solutions innovantes dans les véhicules écologiques : voitures électriques ou hybrides, économie de carburant, piles à combustibles etc. On pense bien évidemment à Tesla mais on peut également citer Charge Point ou Aleees. En 2020, la production de véhicules hybrides serait augmentée de 17%, représentant 6,6 millions de dollars.
Enfin, ce sont aussi dans les domaines de la vente, du service après-vente et de la connectivité que les startups tirent leur épingle du jeu. Ainsi, en 2035, on devrait compter entre 20 et 35% de véhicules semi-autonomes ou totalement autonomes en production. Quant à la vente, si elle ne représente que 10% des recettes totales du secteur automobile, ce taux grimpe à 40% lorsqu'il s'agit de mesurer ses bénéfices (après-vente).
5 poids lourds captent 59% du total des investissements
Depuis 2011, les créations de startup ont atteint un plateau avec environ une centaine de startups créées par an alors que les financements ont connu une croissance exceptionnelle depuis 5 ans (70% par an).
Les investissements sont donc fortement concentrés : 10% des startups captent 89% des investissements. Uber prend la tête du classement avec 14,106 millions de dollars investis, suivi de Didi Chuxing qui tutoie les 10 millions de dollars. Viennent ensuite Lyft, Tesla et Ola.
Les investisseurs sont présents sur l’ensemble des segments. À titre d'exemple, Volvo, dans une démarche d'open innovation, a investi dans Ride Pal, service d'autobus pour entreprises et particuliers. L'équipementier Bosch a lui investi dans Park Tag, une application pour aider les conducteurs à trouver une place de stationnement, ainsi que dans Seeo, startup qui produit des batteries lithium- polymère rechargeables applicables au transport. Mais le plus enclin à financer des jeunes pousses restent le mastodonte General Motors. En 2016, le géant a investi plus de 1,5 milliard de dollars dans l'écosystème : Cruise Automation, Lyft, Sidecar Technologies...
Qu'en est-il du marché français ?
Les startups hexagonales sont présentes sur l’ensemble des segments. Les services de mobilité dominent avec 82% des 632 millions de dollars investis dans les startups françaises ces cinq dernières années. BlaBlaCar se démarque comme seul véritable champion français avec près de 340 millions de dollars investis depuis 2011. Si d'autres jeunes pousses comme Drivy ou Ouicar semble prometteuses, la France n'est pour l'instant que modérément présente. A bon entendeur ?