Créé par Géraldine Le Meur, Carlos Diaz et Pierre Gaubil, The Refiners est un programme dédié aux pépites étrangères à la Silicon Valley qui veulent s'implanter aux États-Unis. Julien Ott, fondateur de la startup française Appaloosa, revient sur le début de son aventure au coeur de l'accélérateur.
The Refiners, c'est le programme d’accélération et le fonds d’investissement de 6 millions de dollars créé par Géraldine Le Meur, Carlos Diaz et Pierre Gaubil. Celui-ci, présenté comme un véritable "programme d’invasion", a ouvert ses portes le 12 septembre dernier à 12 jeunes pousses étrangères à la Silicon Valley. Son ambition ? Leur permettre de développer leur business aux États-Unis en leur offrant toutes les clés d'une intégration rapide et réussie, jusqu’au 10 décembre prochain.
A relire : 6 millions de dollars et un programme d’ “invasion” pour aider la French Tech aux US
Parmi les pépites sélectionnées pour cette première édition, 10 sont françaises : Adok, Blupods, Kizbat, Lalilo, Prodontis, Sell Secure, Seald, Tempow Witty Circle, et Appaloosa, qui développe une technologie dédiée au déploiement sécurisé d’applications privées d’entreprise. Son fondateur, Julien Ott, est revenu pour Maddyness sur ses premiers jours au sein de l'accélérateur.
Et le premier mot qui vient à Julien sur cette expérience : INTENSE. Dès leur premier jour, les jeunes pousses ont vite compris l'ambition des trois associés derrière The Refiners : les immerger rapidement dans un écosystème très particulier, grâce à un programme très intense organisé autour de 70 mentors dont la qualité pourrait en faire pâlir plus d’un. Et le premier pan de ces trois mois d'accélération va déjà leur permettre de s’acculturer avec la Silicon Valley.
" On pense qu’on connait les États-Unis, mais en réalité il y a des codes qu’il faut comprendre, ne serait-ce que pour s’introduire auprès d’une personne ou mener un rendez-vous. Refiners va dans ces premiers mois nous aider à les comprendre et à s’y adapter "
Julien Ott, fondateur d'Appaloosa
Outre l'acculturation, que propose le programme ? The Refiners insiste également sur le réseau et la manière de naviguer vers les contacts pertinents pour chaque société. Le programme, malgré son intensité, reste très souple et permet également aux jeunes pousses d’aller à la rencontre de personnalités de la Silicon Valley pour faire évoluer leurs projets. Les startups jonglent ainsi entre emploi du temps général avec des sessions communes, et d’autres moments libres où elles peuvent rencontrer des mentors et solliciter leur aide.
" Ils nous donnent les clés pour comprendre ce que l’on doit vraiment faire et nous mettent en face des personnalités qui sont là pour nous faire avancer "
Mentoring session today with August Capital's David Hornik #therefiners #fleet1 - Facebook @Appaloosa
La journée type s'articule ainsi autour d'une session exécutée par un mentor, sur un point important "comme par exemple ce qu'il ne faut surtout pas faire : ne pas débattre, ne pas parler sexe, religion ou politique", nous explique Julien, mais également autour d'échanges avec des mentors en groupes, de networking, de rencontres, mais aussi de travail sur leurs startups respectives.
" On est pas forcément là pour le moment pour développer nos outils, on est vraiment dans l’acculturation et dans le networking. C’est business first, on est pas soumis à un planning, ça n'est pas l’école "
Et le trio Le Meur, Diaz et Gaubil dans tout ça ? Un réel avantage, selon Julien Ott, ne serait-ce que pour la liste des 70 mentors "vraiment impressionnants" qu'ils ont réussi à rassembler pour le programme, mais également pour leur implication et leur disponibilité depuis le début du programme.
" Ils sont très présents, participent aux ateliers, conseillent les startups et restent disponibles à longueur de journées pour échanger sur les problématiques que chacun peut rencontrer "
Une présence qui a grandement contribué, selon Julien, à l'intégration des jeunes pousses et à leur entraide mutuelle.
Jiry Engestrom & mentors at #therefiners #fleet1 helping startups adapt to the Valley - Facebook @Appaloosa
Prochaine étape ? Les startups, après avoir bien intégré le marché, devront elles-mêmes démarcher de potentiels partenaires afin de closer des deals. Si tout se déroule comme prévu et que cette immersion est un bénéfice pour sa startup, Julien prévoit de faire venir certains membres d'Appaloosa sur place, pour pouvoir continuer l’aventure.
En attendant, et même si ça n'est pas la première fois qu'il travaille à distance avec ses équipes, Julien n'en a jamais été éloigné aussi longtemps. L'entrepreneur a ainsi mis en place deux points de contact, à 8h et à 17h, heure française, pour échanger avec ses équipes sur les projets en cours.
Et s’il devait se projeter ? Appaloosa pourrait mettre en place un partenariat avec Apple ou Google, signer ensuite son premier client de taille, comme une banque, une grosse industrie ou un acteur techno, avant de fonder une filiale sur place tout en conservant son équipe de développement en France.
" J’ai un visa pour 10 ans, j’espère que ça ne me prendra pas autant de temps. J’aimerais bien profiter de ces trois mois pour réaliser mes premiers objectifs "
Avec une centaine de mentors et d’investisseurs parmi lesquels Xavier Niel, Phil Libin (Evernote), Joi Ito (MIT media Lab), Jérôme Lecat (Scality), mais aussi les fonds Partech, Newfund, ID Invest ou encore Bpifrance, The Refiners investit dans chaque entreprise sélectionnée un minimum de 50 000 dollars en échange de parts dans leur capital (de 3 à 7%). L'accélérateur ambitionne, d'ici 2019, d’accompagner entre 70 et 90 startups françaises et européennes dans leur développement international. Les inscriptions sont d’ailleurs d’ores et déjà ouvertes pour la prochaine session qui débutera en février 2017.