Depuis qu'il a créé Mazeberry en 2011, Thibaut Lemay a su observer son marché et tirer profit des nombreux avantages offerts par l’incubateur Euratechnologies pour faire de sa solution un succès. Il délivre 5 conseils pour les nouveaux incubés ou les personnes qui souhaiteraient se lancer dans l’entrepreneuriat.
Fondée en 2011, Mazeberry est une solution d’aide à la décision marketing permettant aux annonceurs d’optimiser leurs investissements publicitaires. Après deux levées de fonds, Mazeberry enregistre aujourd’hui un taux de croissance de + 1 660% en 4 ans et a su fidéliser plus de 40 enseignes grands comptes dont Club Med, Voyages Sncf, Fnac, B for Bank, Aramis Auto, Vivarte, Corsair, Sarenza... Son fondateur Thibaut Lemay partage aujourd'hui ses tips.
1. L’intérêt d'intégrer un incubateur
Intégrer un incubateur permet de bénéficier d’un « package » très intéressant et surtout d’un label qui donne de la crédibilité à son projet. Par exemple, Euratechnologies met à disposition des startupers des coachs pour les accompagner dans le développement de leur projet et les sensibiliser sur des sujets variés comme la partie finances, les obligations sociales et RH, la communication, les aspects juridiques et administratifs d’une entreprise… Des sujets sur lesquels on n’a souvent aucune expertise. L’intérêt est également de s’appuyer sur le pouvoir de communication de l’incubateur, par exemple lorsque celui-ci envoie un communiqué ou participe à un événement clé du secteur. Les jeunes entrepreneurs profitent alors de son rayonnement et de son image.
Il y a l'importance du label. De notre côté, c’est grâce au label Euratechnologies que nous avons pu bénéficier du label LMI Innovation puis gagner la confiance des banques et avoir notre premier prêt. Les labels permettent d’attirer d’autres références, de participer à des concours, de gagner des subventions et au final de susciter l’attention des investisseurs.
2. Constituer une équipe de choc
Je considère qu’une startup doit avoir dans son équipe au moins 3 personnes :
- Un expert métier qui connaît parfaitement la technique
- Un bon business developer
- Un expert en finances
Pour chaque compétence, vous attribuez une note sur 10. Si vous n’avez pas la moyenne, c’est qu’il faut recruter d’autres partenaires ou associés. L’avantage de l’incubateur, c’est qu’il peut vous faire rencontrer votre futur associé. Il y a souvent des personnes qui n’osent pas se lancer seules mais pourraient être intéressées par votre projet.
3. Se focaliser sur la prospection clients…
Les jeunes entrepreneurs ont tendance à chercher en priorité les fonds d’investissements qui les aideront à lever des fonds. C’est une erreur. L’important, ce sont vos futurs clients. Il faut vous confronter au marché et signer de nouveaux contrats, d’où la nécessité d’être entouré d’un bon commercial. Je conseillerais de passer 80% du temps à la prospection et 20% du temps à la recherche d’investisseurs. Dans tous les cas, ces derniers vous remarqueront si vous gagnez des clients.
4. … sans négliger l’importance de la communication et du marketing
Quand j’ai lancé Mazeberry, je pensais consacrer l’essentiel de mon budget à la R&D. Je me suis vite rendu compte que là aussi c’était une erreur. J’ai observé que les entreprises en forte croissance consacrent, à leurs débuts, 1/3 de leur budget à la R&D et les 2/3 restants au marketing et à la communication ! Il ne faut pas sous-estimer le marketing. Je vois en effet beaucoup de jeunes entrepreneurs qui passent leur temps à faire du phoning. Pourtant, passer du temps n’est pas toujours gage d’efficacité. Il faut être tactique et trouver les outils et les événements qui ont un bon retour sur investissement. C’est pourquoi nous avons mis en place toute une stratégie marketing :
- Content marketing avec la création de notre blog, la rédaction de cas clients et de livres blancs
- Lead marketing afin de garder contact avec nos prospects en leur envoyant le bon message au bon moment
- Campagne de relations presse
- Présence sur les salons comme le E-commerce Paris, les Big boss ou le One to One Monaco.
Certes nous dépensons de l’argent, mais il n’y a pas de raison de ne pas le faire tant que le ROI est bon.
5 . Tirer avantage de son écosystème et développer son réseau
Enfin, il est indispensable de s’ouvrir aux autres incubés pour échanger sur les bonnes pratiques à adopter. Les coachs vous accompagnent sur des sujets généralistes tandis que les autres startups peuvent vous aider rapidement sur des questions très pratiques. Comment recruter ? Comment se financer ? Comment choisir un expert comptable? Ils ont souvent été confrontés à ces mêmes problématiques quelques mois plus tôt et peuvent donc vous faire gagner du temps.
Il y a une grande richesse d’expertises et beaucoup d’entraide entre les incubés. Chacun est passionné par son métier, sa solution et ne se sent donc pas « menacé » par un autre produit.
De plus, les relations tissées sont fortes et pérennes. Une fois l’incubation passée, votre réseau vous suivra dans les phases d’accélération et de développement.