Deezer n'est désormais plus français. L'Autorité de la concurrence a autorisé fin juin Access Industries, actionnaire à 50%, à en prendre le contrôle.
Comme l'a annoncé la Correspondance de la presse, la plateforme de streaming de musique Deezer n'est désormais plus française. L'Autorité de la concurrence a en effet autorisé cet été la prise de contrôle de l'entreprise par Access Industries, actionnaire à 50% de la plateforme de streaming depuis la levée de fonds de 100 millions d'euros menée par Deezer en janvier, suite à l'IPO avortée de fin d'année pour cause de "mauvaises conditions du marché".
Actionnaire majoritaire depuis janvier 2016, et auparavant principal actionnaire avec 26% des parts de la société française, Access Industries, détenu par le milliardaire russo-américain Len Blavatnik, est également propriétaire de la major Warner Music. Depuis quelques mois, l'Autorité de la concurrence épluchait donc le dossier pour évaluer le risque de dommage à la concurrence et a rendu son verdict le 24 juin, estimant que puisque "la présente opération ne concerne que le marché de la musique enregistrée, qui inclut les activités de découverte et lancement d’artistes, de promotion, vente et distribution de musique enregistrée", et que "Deezer intervient au stade de la distribution au détail de musique tandis qu’Access, par l’intermédiaire de Warner Music, intervient au stade amont de la production musicale et de l’octroi de licences sur catalogues", cette prise de contrôle représente une concentration verticale peu à même de restreindre la concurrence.
Présent dans 180 pays, affichant quelques 40 millions de titres, Deezer est aujourd'hui à la traîne derrière le géant Spotify. Le document de l'Autorité de la concurrence précise ainsi que la part de marché de Deezer est comprise entre 0 et 5 % quand celles de ses principaux concurrents, iTunes ou Spotify se situent dans la fourchette 40-50 %. Avec cette nouvelle acquisition, la holding de Len Blavatnik, qui détient également des parts dans Beats Music ou encore Shazam saura-t-elle faire souffler un vent de nouveauté sur l'industrie de la musique ?