Show Roomer permet aux futurs acheteurs d'un produit de le tester chez un voisin qui en est déjà équipé avant de l'acheter. Depuis 18 mois, la startup permet ainsi aux acteurs du e-commerce de bénéficier d'un showroom très particulier...
Lancée en janvier 2015 par Guillaume Gardair, Armel Tricaud et Frédéric Pailley, Show Roomer se développe depuis 18 mois sur un créneau bien particulier : le test des produits physiques avant l'achat. Pour autant, pas besoin de se déplacer en magasin. Le système mis en place par cette équipe de 3 fondateurs repose sur un principe simple : celui de permettre aux futurs clients de voir, toucher et tester les produits avant de les acheter sans avoir un réseau de magasins physiques…
« Pour répondre à ce besoin, mes associés et moi avons imaginé créer de grands magasins mutualisés à destination des pure players du web. Une sorte de grands magasins physiques du web qui regrouperaient les meilleures offres du web. Nous sommes allé pitcher quelques fonds mais il nous fallait beaucoup de cash pour démarrer », raconte Guillaume Gardair.
Devant ces réticences, les fondateurs ont alors pivoté en se reposant sur les maisons, les jardins et les salles de bain des clients finaux : pourquoi ne pas essayer de créer le plus grand réseau de showrooms du monde… Sans murs ? L’idée était prometteuse : les clients finaux pourraient accueillir des clients qui hésitent avant de passer à l’achat, pour leur montrer un produit et même le leur faire essayer.
Aujourd’hui, Show Roomer a séduit plus d’une quarantaine de partenaires, notamment Orange et Dacia. Ces deux références vont d’ailleurs accélérer le développement du concept, au même titre que le 4 mois d’accompagnement passés au NUMA (Saison 7 de du programme Sprint). C’est justement au cours de cette période que l’équipe technique s’est structurée avec 4 développeurs travaillant sur l’expérience globale de la plateforme.
« Seriez vous d’accord pour accueillir un client qui hésite et lui montrer le meuble que vous avez acheté ? »
Cette question, Guillaume l’a posée au début par téléphone à tous les clients d’un produit qui se prêtaient au jeu d’ambassadeur de marque (en contrepartie d’une commission ou d’un bon d’achat). Alors que le processus est désormais automatique, il ne faut pas oublier qu’il faut « voir grand dès le début, mais faire beaucoup de choses manuellement pour observer, comprendre son environnement et identifier les signaux faibles. Suivre ses métriques, c’est la clé. Et surtout lorsqu’on est sur une solution très innovante », se souvient Guillaume.
Meuble, high-tech, jeux, produits BtoB, services : la liste de clients de Show Roomer s’allonge. Avec un effectif de 9 personnes et un CA 2016 qui devrait tourner autour de 200 000 euros, il s’avère que le concept de showrooms crowdsourcés est arrivé à maturation, son concurrent toulousain, Demooz, ne dira pas le contraire. Une levée de 150 000 euros (de la part d’un business angel bordelais en septembre 2015), ainsi que le prix de 200 000 euros gagné lors de Publicis90, permet à Show Roomer d’avancer sereinement en 2016. « Notre envie ? Nous concentrer sur le développement de notre produit et notre déploiement, plutôt que sur une levée de fonds ». Comme quoi, il n'y a pas forcément besoin de beaucoup de technologie pour offrir une meilleure expérience client...