Créé en 2012, AdMingle développe une plateforme technologique qui permet aux marques d'accéder à un réseau d'influenceurs afin de cibler leurs publications. Ertan Anadol, cofondateur de AdMingle, a répondu aux questions de la rédaction.
Quel est votre constat de départ ?
Nous avons fait 2 constats de départ :
1. Le marketing de l’influence est efficace. Aujourd’hui, ce sont les conversations des utilisateurs, notamment sur les réseaux sociaux, qui définissent la perception d’une marque. 92 % des utilisateurs déclarent faire confiance à la recommandation d’un proche ou aux avis sur internet selon une étude de Nielsen. En même temps, l’engagement constaté sur la publicité, telles que les bannières, décroît. A cela vient s’ajouter le nombre croissant d’internautes optant pour les fameux adblocks qui permettent de bloquer la publicité. Les marques veulent renforcer leur présence sur les réseaux sociaux et s’intégrer dans la conversation en stimulant les échanges. Le travail avec des influenceurs leur permet alors de créer / co-créer des contenus et les faire rayonner auprès d’une cible précise. Aux Etats-Unis, souvent en avance par apport à des techniques de marketing, le marketing d’influence est déjà largement utilisé.
2. Actuellement seul un nombre limité d’influenceurs profitent de cette économie. Par manque d'expérience, de ressources internes ou d’outils, les marques, si elles travaillent sur une stratégie d’influence, ne le font souvent qu’avec une poignée d’influenceurs. Ce sont principalement les influenceurs dits “Top Tail”, qui accumulent déjà un grand nombre d’abonnés et qui ont fait un métier de leur passion.
En revanche, il y a un nombre très important d’influenceurs qui partagent également leurs passions sur les réseaux sociaux, mais ne disposent pas d’une audience suffisamment significative pour intéresser les marques. Il y a donc plusieurs niveaux et degrés d’influence : on passe de l’utilisateur qui parle et échange sur ses réseaux sociaux avec ses amis, aux experts de certains domaines (KOL), sans oublier les influenceurs qui accumulent jusqu’à plusieurs millions de fans.
Quelle est votre solution ?
adMingle, spécialiste du marketing d’influence, a développé une plateforme technologique et innovante, permettant de mettre en relation les marques et les influenceurs du web.
Nous accompagnons donc les marques dans la conception, la mise en place, la diffusion et la mesure de leurs campagnes auprès d’influenceurs ciblés en France et à l’international. Notre plateforme nous permet l’activation d’un grand nombre d’Influenceurs en les rémunérant selon leur niveau d’influence et ce, sur chacun des réseaux sociaux. Nous pouvons activer plusieurs milliers d’Influenceurs sur plusieurs pays et réseaux selon la campagne.
Quel est votre business model ?
Nous sommes rémunérés par les marques en fonction des campagnes. Nous rémunérons les utilisateurs / influenceurs selon leur niveau d’influence et sur les engagements qu’ils génèrent.
Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper ?
Selon les marchés nous travaillons sur des stratégies différentes. En France actuellement la demande est plutôt tournée vers des influenceurs Top Tails. En Afrique du Sud en revanche, nous avons récemment travaillé sur une campagne pour une marque de grande consommation qui ne souhaitait pas toucher les grands influenceurs mais les consommateurs et fans de la marque. C’est le segment que nous appelons « la long-tail de l’influence ». Même si ces Influenceurs qui sont donc des consommateurs et utilisateurs normaux des réseaux sociaux n’ont pas un nombre de fans important, l’engagement avec leurs followers est très fort.
Dans le cadre de cette campagne en Afrique du Sud, nous avons reçu à la fin de celle-ci un message d’un utilisateur d’adMingle nous remerciant avec les mots suivants : “Thank you adMingle for giving us this opportunity. Due to adMingle some of us are able to put food on the table “. Ce message nous a énormément touchés. Il nous a par ailleurs permis de prendre conscience que notre idée avait un réel impact sur la vie de certaines personnes et de réaliser que nous avions réussi le pari de donner la parole à tous et de démocratiser l’influence.
Quelle a été votre plus grosse galère ?
Ayant auparavant travaillé dans des structures de taille importante, avec autant de ressources et de personnes que cela implique, ça a été un véritable challenge de prendre la casquette d’entrepreneur et de devenir du jour au lendemain un “couteau suisse”.
Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, il faut de l'énergie à revendre et constamment se dépasser. Être le comptable, le commercial, le créatif, le juriste, le DRH, le responsable marketing et le chef de produit… et tout cela, la même journée! Sans parler des taches administratives… On sort de la galère quand on commence à s’entourer, recruter et qu’on est alors plusieurs dans la même galère.
Recherchez-vous actuellement des fonds ?
Nous avons une activité commerciale déjà bien établie en France et à l’international avec un chiffre d’affaire qui nous permet de croître organiquement. Nous cherchons des investisseurs pour accélérer cette croissance et investir d’avantage dans le développement de notre technologie, la croissance de nos bases d’utilisateurs et l’ouverture de nouveaux marchés notamment en Asie.