Itekube est une table tactile d'un nouveau genre, mise au point par la startup caennaise du même nom. Son cofondateur, Julien Ulrich à répondu aux questions de la rédaction.
D’où vient l’idée ? Quel a été le constat de départ ?
Nous venons du monde du développement 3D. Au moment de la sortie de l’iPad en 2010, des clients nous ont demandé de leur trouver un « iPad géant » qui permettrait de montrer au grand public les maquettes 3D que nous leur développions. N’en trouvant pas de suffisamment puissants sur le marché, nous avons décidé d’en fabriquer un nous-même !
Nous avons donc créé Itekube en août 2011 en pensant d’abord nous attaquer aux marchés des musées et espace public. Après quelques premières ventes assez rapides (Métropole du Grand Lyon, Espace des Sciences à Rennes) nous avons compris que ces marchés ne nous permettraient pas d’aller assez vite dans notre développement. Étant les seuls à proposer des machines permettant de faire fonctionner les gros logiciels de CAD 3D du marché, nous avons donc décidé de nous concentrer quasi exclusivement sur des usages métiers, d’abord dans l’industrie puis depuis mi-2015 dans le BTP.
Nos machines permettent de visualiser et de travailler de façon collaborative sur des modèles 3D grâce à l’interface tactile et la puissance de calcul embarquée. Nos clients les utilisent pour de la revue de design ou de conception mécanique (Airbus), ou de plans ou de maquettes 3D (EDF, SNCF), mais aussi pour présenter ces maquettes au public (Société du Grand Paris, Métropole du Grand Lyon).
Pouvez-vous nous présenter votre outil ?
Nous fabriquons nos tables tactiles en France (sauf pour l’électronique qui est importé). Elles sont constituées d’un châssis en aluminium comprenant un écran qui mesure entre 46 et 55 pouces en Full HD ou Ultra Haute Résolution (« 4K »), d’une interface tactile de 6 à 32 points et d’un calculateur intégré qui peut aller jusqu’à un processeur bi-xeon avec 64G de RAM, un ou plusieurs disques SSD et jusqu’à 2 cartes graphiques double-slots.
Airbus utilise par exemple cette configuration la plus puissante avec 2 cartes Nvidia M6000 (à 4 000 euros pièce !). Nos tables fonctionnent exclusivement sous Windows mais n’ont aucune couche propriétaire, ce qui garantit à nos clients que les logiciels qu’ils utilisent fonctionneront directement. Microsoft eux-mêmes présentent nos machines dans leur showroom de Paris et de Los Angeles.
Qui sont vos principaux concurrents actuellement sur votre marché ?
Nous avons deux types de concurrents. Pour l’instant, les autres fabricants de tables tactiles sur le marché semblent concentrés sur des usages marketing et retail. Leurs machines n’ont besoin ni de la puissance ni de la taille des nôtres, ce qui fait notre force sur nos marchés.
Nos principaux concurrents sont plutôt sur des modes de travail : nos tables tactiles sont destinées à remplacer un PC portable connecté, un projecteur, ou une table dans un algeco sur lequel on poserait des grands plans en papier.
Quel est votre business model ?
Nous vendons et louons (de 1 jour à 3 ans) nos machines en France et en Amérique du Nord. Nos tables tactiles coutent entre 13 000 et 25 000 euros HT à l’achat.
Une actualité financière ?
Nous avons fait un tour de « love money » il y a un an, et sommes cash flow positifs depuis notre premier exercice. Nos fonds propres s’élèvent à 250 000 euros. Pas de levée de fonds en vue pour l’instant mais nous allons demander des prêts innovation à la BPI prochainement.
Quels sont les autres outils que vous utilisez au quotidien ?
Outre les mails, le téléphone, et Skype, nous utilisons également Teamviewer.
Un code promo pour les lecteurs de Maddyness ?
Nous ne faisons pas de vente en ligne, mais nous pourrons faire un effort commercial pour qui se recommandera de Maddyness.