Notre manque d’expérience ne nous permet pas facilement de choisir les bons stages et le choix revient toujours à un lancé de dés. Ca peut être génial ou au contraire très ennuyeux. C’est ce problème que Kevin Duchier, ancien stagiaire et aujourd'hui collaborateur chez Toucan Toco a essayé de dépasser. Alors comment se décider à choisir une entreprise ? Comment savoir si elle vous conviendra ? Comment même distinguer un bon stage d’un mauvais ?


C’est toujours compliqué de savoir ce qui se cache derrière la fiche de poste d’un stage. Cela peut s’avérer difficile de se projeter quand notre dernière expérience professionnelle a été de livrer des repas à vélo ou de qualifier d’obscures bases de données...

J’aime me documenter, j’ai donc traversé tout le web lors de ma recherche de stage. J’ai lu des livres de psychologie pour profiler les recruteurs en entretien, j’ai regardé comment il fallait s’habiller (la cravate bleue donne une aura qui aspire à faire confiance), je suis vraiment passé par tous les sites qui existent sur le sujet. Après des semaines de recherche, j’ai lu la phrase qui a changé mon monde : "n’oubliez pas de toujours cirer vos chaussures derrière vos talons, un recruteur peut remarquer votre laisser-aller, et là catastrophe, recalé ! "

Je pense que c’est après cette énième astuce de pur génie que j’ai tout laissé tombé. J’ai réalisé que personne n’en savait rien et que la seule solution, c’était de trouver la réponse moi-même. Le résultat a été impressionnant. Le nombre de premier entretien obtenu était impressionnant. J’en ai parlé à mes amis qui ont obtenu le même résultat et chacun a trouvé un stage épanouissant. Je suis sincèrement persuadé que nous avons déjà toutes les bonnes réponses et le bon raisonnement, mais les conseils de nos grands-parents, du boulanger et de l’intervenant RH en école de commerce nous ont fait douter de nous même, puis prendre les mauvaises décisions.

Je vous propose donc mes conseils pour choisir un stage en startup. À commencer par celui-ci : vous voulez que cette expérience soit un tremplin dans votre vie, pas une case à cocher.

Le tremplin

Beaucoup de personnes, moi le premier, cherchent un “bon” stage pour les mauvaises raisons. Ce qu’on veut finalement, c’est ne pas prendre de risque, trouver un stage qui va nous permettre ensuite d’avoir un bon CDI et finie la galère, nous serons employés à vie ! Sauf que la réalité est complètement différente. Selon moi, une stratégie de carrière avait du sens lors du siècle dernier. Tout le monde avait un statut particulier et évoluait selon des règles strictes dans le marché du plein-emploi et dans une même entreprise. C’était donc possible de faire un plan de carrière. Pour devenir directeur d’un service, il y avait des cases à cocher, une expérience à accumuler.

Aujourd’hui, cet environnement stable a été renversé. C’est devenu impossible de prévoir son futur, nous allons changer plusieurs fois de postes et plusieurs fois d’entreprises dans des pays différents. Le nombre de variables est tout simplement trop élevé. J’ai trop entendu le discours blasant du sacrifice aujourd’hui qui portera ses fruits deux ans plus tard. J’ai vu trop de personnes se lancer dans des stages qui ne leur convenaient pas. La constante, c’est la peur de ne pas obtenir un meilleur stage, alors on se dit qu’un nom sur le CV cela ne peut pas faire de mal. Et puis c’est seulement six mois. C’est rien. Mais s’ennuyer pendant six mois, c’est vraiment déprimant.

J’estime que faire un choix pour les mauvaises raisons, c’est faire un mauvais choix. Nous devrions tous choisir un stage dans lequel nous sentons que nous pouvons nous amuser, apprendre et évoluer. Résultat : J’ai fait le choix du cœur dans une startup de quatre personnes, aujourd’hui je suis responsable marketing et nous sommes plus de 20. C’est ce que j’entends par tremplin.

Concentrer ses efforts

Nous avons tous un ami qui se plaint de ne pas trouver de stage alors qu’il a envoyé une centaine de CV. Le secret n’est pas dans le nombre, mais dans la qualité et le soin que l’on apporte à ses candidatures.

Ma méthode était simple. Je trouvais une liste de 20 startups qui me plaisaient, ensuite je relisais chacune des offres pour n’en sélectionner que trois. J’écrivais un mail très personnalisé avec un CV dédié au poste. J’ai d’ailleurs appris à utiliser In Design pour faire quelque chose de bien fini. Trois à cinq jours plus tard je réitérais. Cette méthode m’a valu d’obtenir un premier entretien 70 % du temps. Les recruteurs sentaient que j’étais motivé et intéressé. De mon côté, je savais où je mettais les pieds.

Résultat : 14 demandes faites sur 6 semaines, 10 premiers entretiens obtenus.

Comprendre ses missions, pas seulement le titre

Un recruteur devrait être en mesure de vous expliquer ce que vous allez faire. Logique non ? Pourtant j’ai passé beaucoup d’entretiens frustrants avant celui de Toucan Toco. Certains recruteurs étaient incapables de me fournir des informations concrètes sur mes futures missions. Qu’importe le nombre de questions que je pouvais poser à ce sujet.

Si votre recruteur ne sait pas vous dire de quoi seront faites vos journées, quels outils vous allez utiliser et ce que vous allez apprendre, passez votre chemin. Ce n’est pas à vous de créer votre stage, mais à l’entreprise. C’est à eux de savoir vous dire quelles compétences vous obtiendrez. C’est une des raisons pour laquelle j’ai préféré choisir Toucan Toco plutôt qu’une grosse startup du digital que je draguais depuis trois mois. Kilian, un des fondateurs, a pris le temps de m’expliquer le produit et les missions. J’ai eu des exemples concrets de ce que je ferai chaque jour. Comment serait le management, ce que j’apprendrai à faire exactement, quels seraient les outils utilisés, etc. J’ai eu une vision et une compréhension de mes tâches que je n’ai retrouvées nulle part ailleurs.

Résultat : 15 entretiens, 2 futurs collaborateurs seulement capables de m’expliquer mes missions.

Match ou pas match ?

En startup plus que nulle part ailleurs, ca marche au matching. Nous voulons tous travailler avec des personnes avec qui nous nous entendons bien. Alors mon seul conseil est le suivant : il ne faut pas hésiter à aller voir la moitié des startups de Paris pour trouver la perle rare. Toucan Toco a répondu à toutes mes attentes. Je m’intéresse au bien-être à travers la méditation et le sport, je suis un passionné de musique, j’ai besoin d’avoir des tâches variées et d’être responsabilisé. J’ai retrouvé tout cet univers lors de mon entretien. Je reste persuadé qu’en startup l’entente est primordiale. Je me suis très bien entendu avec Kilian et Paul et j’ai tout de suite su que je pourrais travailler et apprendre dans les meilleures conditions.

Résultat : Mon exigence lors de mes recherches a payé. Sur les 10 entretiens physiques, j’ai accroché avec 4 entreprises.

Trouver des mentors

J’entends très peu parler de mentorat en France. Cependant, j’estime que c’est d’une importance capitale pour conclure une formation. Un mentor, c’est plus qu’un tuteur qui nous apprend des techniques dans notre spécialité. Un mentor, c’est un champion dans sa catégorie, quelqu’un qui vous pousse à vous surpasser en faisant ressortir le meilleur de vous-même. Quelqu’un qui vous conseille sur des méthodes de travail et de management.

Je trouve cela très grave de remarquer qu’autant de stagiaires en France se trouvent souvent ignorés par leurs tuteurs. C’est tellement contre-productif. Trouvez-vous des mentors avec qui le courant passe bien, votre courbe d’apprentissage sera exponentielle.

Résultat : J’ai été pris en charge par un des fondateurs qui m’a suivi et conseillé pendant six mois. J’ai beaucoup appris des fondateurs, du mécanisme de leurs pensées et de leurs méthodologies.

Écoutez-vous, laissez tomber vos doutes ou les inquiétudes de vos parents. Être passionné par ce que l’on fait, c’est le meilleur moyen d’être bon et de réussir. Wayne Gretzky a dit : "You miss 100 percent of the shots you don't take." Prenez le temps de découvrir vos besoins et de tester vos instincts. Vous aurez rarement tort. Une chose est certaine, vous ne regretterez jamais rien !