Situation financière, activité, investissement ou emploi, à la fin 2015, tous ces indicateurs sont à leur meilleur niveau depuis 2011 selon l'enquête de conjoncture PME de Bpifrance. Une embellie qui laisse présager une année 2016 positive pour les PME
Bpifrance publie sa 62ème enquête de conjoncture. Réalisée par interrogation de 29 400 dirigeants d'entreprise de 1 à 249 salariés début novembre 2015. Entre une amélioration globale de la situation financière des PME en 2015 et des capacités d'investissement qui reprennent des couleurs, 2015 a incontestablement été l'année de la reprise, même si Bpifrance l'estime "modérée".
79% des PME n’ont eu aucune difficulté majeure pour financer leur exploitation courante en 2015
Quel que soit le secteur, depuis deux semestres, le stress des PME concernant leurs trésoreries est en baisse et il en est de même pour l’accès au crédit de trésorerie. 79% des PME n’ont eu aucune difficulté majeure pour financer leur exploitation courante en 2015, soit une hausse de 3 points par rapport à l’année précédente. Laissant tout de même 21% d'entreprises qui jugent l'accès au crédit "assez à très difficile" .
L’amélioration des situations financières des PME, particulièrement dans le secteur industriel où les carnets de commandes sont à leur plus haut niveau depuis 2012, permet aussi d’offrir de meilleurs capacités d’autofinancement et donc stimule l'investissement. L’investissement global est en augmentation de 2% en 2015 selon l’INSEE. C'est dans les transports que le volume d'investissement a significativement progressé alors qu'il a été plus modeste dans l'industrie et le commerce. Il a en revanche diminué dans le tourisme et la construction.
Sur la fin 2014, on assiste également à une baisse des freins à l’investissement : frémissement de la demande, faibles coûts de crédits, et une amélioration des situations financières des PME. Des éléments favorables à l’investissement pour 2016, qui se traduisent par une hausse des intentions d’investissement : 44% des PME en 2015 contre 41% en 2014, en particulier pour les PME innovantes ou exportatrices. Une hausse qui demande à être confirmée par un renforcement de la demande.
Une année positive, mais une reprise encore modeste
Les PME ont annoncé une progression très modérée de leur activité en 2015. 36% des dirigeants estiment que leur chiffre d'affaires 2015 est en hausse, 33% qu'il est en baisse. Mais la hausse du pouvoir d'achat liée à la chute du prix du pétrole et la baisse de l'euro ont été des facteurs de soutien à l'activité l'année dernière et ce sont les activités innovantes et exportatrices qui tirent le mieux leur épingle du jeu.
Cette amélioration modeste n'a pas encore eu d'impact sur l'emploi : les effectifs auraient progressé dans 23% des PME, et aurait diminué dans 20% d'entre elles. Cependant, l’indicateur prévisionnel des effectifs est à son plus haut niveau depuis 2010, soit +10 pour les PME et même +18 dans les services. Pour la première fois depuis 2010, les TPE envisagent d’accroître légèrement leurs effectifs.
Enfin, les perspectives d’activité pour 2016 sont encourageantes, avec un indicateur prévisionnel d'activité à + 17. Soit au plus haut depuis 2010 dans certains secteurs qui se montrent les plus optimistes : l’industrie, les services aux entreprises et le commerce en gros. Des chiffres qui laissent transparaître la voie d’une reprise douce, qui se consolide petit à petit.
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