Présenté à l'occasion du Salon des Entrepreneurs qui ouvre ses portes aujourd'hui à Paris, l'indice entrepreneurial est un nouvel outil qui vise à mesurer le dynamisme entrepreneurial de la France et à lever les freins qui subsistent toujours face à la création d'entreprises.
Tout droit importé de notre contrée cousine le Québec, l'indice entrepreneurial livre ses premiers résultats. A quel rythme bat le coeur de l'entrepreneuriat en France ? Quels sont les freins qui empêchent les Français de se lancer dans l'aventure ? Et surtout quelles mesures prendre pour faire de la France non plus la championne de la création d'entreprises -l'Hexagone est déjà bien positionné- mais aussi l'as de l'accompagnement des entreprises, et donc de leur pérennité et de leur croissance ?
"L'indice entrepreneurial permet deux choses : de mesurer la chaîne entrepreneuriale, des intentionnistes jusqu'à ceux qui ont vécu l'expérience et qui ont cédé ou fermé leur entreprise et de mesurer la culture entrepreneuriale, et ainsi déterminer les freins qu'il faut lever mais aussi les leviers qui favorisent l'entrepreneuriat. C'est un outil unique qui doit influer sur la politique entrepreneuriale de la France" , explique Dominique Restino (en photo), président de l'APCE/AFE (Agence France Entrepreneur) à l'origine de la création de cet indice.
Pour prendre le pouls de l'entrepreneuriat en France, l'institut TMO Régions a enquêté auprès de 1700 personnes en France, de tous profils et de toutes les régions avec un focus sur les dirigeants d'entreprises, les porteurs de projets et les demandeurs d'emploi. Soutenu par Pôle Emploi et la fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, cette initiative, qui a vocation à devenir un véritable baromètre annuel de l'entrepreneuriat, devrait également permettre de mieux accompagner les "territoires fragiles" comme les zones rurales ou les banlieues.
Il n'y a pas de profil-type de l'entrepreneur
Si tous les résultats de l'indice seront livrés en mars, les premiers chiffres divulgués sont déjà parlants. Les premiers résultats montrent par exemple que la dynamique entrepreneuriale ne peut pas être corrélée au niveau de diplôme ; à peine 9 points séparent l’Indice Entrepreneurial des personnes titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur de celui de profils peu ou pas diplômés. L'indice entrepreneurial est également plus important chez les hommes (38%) que chez les femmes (27%), un point qui ne surprendra personne mais qui, on l'espère, pourrait se voir rééquilibrer dans les résultats des prochaines années.
Le dynamisme entrepreneurial est plus fort chez les salariés du privé qui représentent 46% des personnes déjà positionnées sur la chaîne entrepreneuriale, contre 22% pour les salariés du secteur public. 23% sont demandeurs d'emploi indemnisés et 28% demandeurs d'emploi non indemnisés tandis que 26% sont étudiants, 15% retraités et 24 % "autres inactifs".
Identifier les freins à l'entrepreneuriat
Aujourd'hui, 32% des Français font partie de la chaîne entrepreneuriale évoquée par Dominique Restino, "ce qui laisse 68% de Français qui ne sont pas dans cette démarche, regrette Dominique. Nous voulons cerner la vision de l'entrepreneur et de l'entrepreneuriat qu'ont ces personnes, même si, bien sûr, tout le monde n'a pas vocation à créer ou reprendre une entreprise." L'étude montre que 45% des Français n'ont même jamais songé à créer une entreprise. Pour quelle raison ? En majeure partie à cause de la peur de l'échec (24%) mais aussi par crainte des démarches administratives trop complexes (17%), tandis que 16 % attestent préférer la sécurité de l'emploi d'un poste salarié.
"Tous ces résultats mettent en évidence les problématiques auxquelles il faut répondre grâce à une coopération des réseaux. Il faut construire une chaîne d'accompagnement pour que selon le profil de la personne, son territoire ou son projet, on puisse apporter une aide personnalisée" , conclut Dominique Restino.