Dans la lignée de Gemmyo, les professionnels de la bijouterie et de la joaillerie commencent petit à petit à s'intéresser aux différentes innovations pouvant transformer un secteur d'activité qui reste encore à ce jour, chargé d'histoire et de savoir-faire. A la croisée entre technologie 3D et artisanat, l'entreprise niçoise Aquilaes amorce ce changement depuis ses ateliers du sud de la France.


Lancée en juillet 2013, l'entreprise Aquilaes a un métier simple qui est de fabriquer des bijoux pour les joailliers et les bijoutiers. Mais en amont du résultat, la 3D est utilisée pour changer le processus traditionnel. Auparavant, il était nécessaire de sculpter directement le métal ou de construire un moule à partir de la cire. Chez Aquilaes, les modèles sont directement dessinés par PAO, et transmis à une imprimante 3D, qui réalise les moules en cire.

"On a très vite entendu parler des imprimantes 3D et on a souhaité s'informer à ce sujet pour y ajouter des compétences traditionnelles. Si aujourd'hui les artisans sont les chefs d'orchestre, ce sont désormais les informaticiens qui jouent la partition" raconte Sami De Hantsetters, fondateur d'Aquilaes.

aquilaes

Plus flexible et plus rapide, ce processus permet de réaliser d'économies d'échelle et de répondre avec précision aux exigences des clients. Et à ce jour, ces derniers sont plutôt étonnés par la précision des dessins techniques qui indiquent toutes les cotes. "On reste manuel dans la fabrication, avec le système de cire perdu, le sertissage et l'empierrage", précise Sami De Hantsetters.

Même si le concept d'imprimante 3D à partir d'or ne semble pas encore à l'étude par les fondateurs d'Aquilaes (pour cause de mauvaise finition), ils suivent le sujet avec attention. Pour les prochains mois, place à la mise à jour du catalogue en ligne, pour exposer la galerie complète des objets réalisés. L'ambition ? Faire en sorte que ce catalogue puisse être présenté par les bijoutiers directement en boutique, sur tablette par exemple.

A son échelle, Aquilaes est en train de réinventer un métier séculaire, dont les méthodes ont évolué à travers les âges. Pour autant, l'équipe de 7 personnes est composée d'une majorité technique (2 bijoutiers seulement parmi les développeurs 3D). Un premier virage vers la disruption de l'artisanat ?