Lancé il y a un an à l'initiative d'Orange HealthCare, le think tank Healthcare Data Institute réunit les acteurs du public et du privé autour de la table pour discuter des apports du big data dans la santé. Il organisait mardi soir sa première conférence publique. Une bonne occasion pour faire les présentations.
Que peut apporter le big data à la santé ? C'est sur ce sujet que planchent depuis depuis l'année dernière les membres du think tank Healthcare Data Institute, qui ouvrait pour la première fois ses portes au public le 17 novembre.
"Chez Orange Healthcare, nous réfléchissions sur la façon dont on pouvait accompagner nos clients de la santé sur le big data et leur utilisation de la donnée, on s’est rendu compte que tout le monde dans l’écosystème réfléchissait à la même chose" , explique Isabelle Hilali, secrétaire général du Healthcare Data Institute, à l'origine du projet.
Une association loi 1901 voit alors le jour, mêlant des individus d'univers différents, du public, du privé, des startups mais aussi de grosses entreprises. Sanofi, MedBiomix, Aviesan ou encore McKinsey prennent part à l'aventure. Objectif de l'Healthcare Data Institute : devenir un catalyseur d'idées pour faire en sorte que tous les acteurs progressent plus vite sur la smart data dans la santé.
Faire avancer la France sur l'utilisation des données de santé
Toutes les huit semaines, les membres se réunissent pour avancer sur un dossier big data : la structuration des données de santé, sur la contribution du big data sur l'évolution de l'oncologie etc. Le but, c'est de montrer avec des exemples divers ce que peut apporter l'exploitation des données en santé, au bénéfice de l'hôpital, mais aussi des patients, des praticiens etc.
Le volet législatif est bien sûr important, un groupe de travail est d'ailleurs dédié aux aspect juridiques du big data en santé. Car outre les bénéfices, le think tank explore également les freins à l'utilisation des données de santé. S'il existe un frein dû à la collecte de ces données, qui n'est pas toujours organisée, la principale réticence reste réglementaire.
"Il y a une résistance humaine de la part des professionnels de santé qui sont inquiets d’une potentielle utilisation mal intentionnée. Notre recommandation c’est de se focaliser sur les bénéfices plutôt que de se focaliser sur les risques associés." Un discours qu'Isabelle Hilali nuance en se défendant d'être "dans une logique de lobbying, ou de défense d'intérêts particuliers. Nous souhaitons associer toutes les parties pour réfléchir ensemble et faire avancer les choses."
Le think tank prévoit ainsi de s'ouvrir encore plus en inaugurant une branche internationale aux États-Unis. "Les Américains sont en avance sur un certain nombre de sujets, commente Isabelle Hilali. Leur système d'assurance fait transiter énormément de données et ils ont probablement moins de réticence à l’utilisation des données de santé. En France, nous avons de grosses compétences médicales et statistiques. Avec toutes ces compétences il n’y a donc aucune raison que l'on n'arrive pas à créer des acteurs extrêmement performants."
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