Si "l'application" Magic a rapidement été annoncée comme un phénomène, c'est avant tout pour sa simplicité et sa proposition de valeur. Mais simplicité ne signifie pas forcément facilité et pour établir quelques barrières à l'entrée, les éditeurs de ces conciergeries 2.0 affrontent directement des géants comme Facebook Messenger.
Lors d'un précédent article, la rédaction de Maddyness avait listé des copies françaises de Magic, à laquelle nous pourrions rajouter Jam (15 000 membres), une startup française ayant récemment effectué un pivot. Depuis la publication de cet article, deux projets ont déjà été stoppés : Texto Presto et Hey Jeffrey.
"L'application Magic est le degré 0 de l'application, car il n'y a même pas d'application. On est justement dans l'effacement de l'application : pas d'inscription, ni de mot de passe" explique Serge Roukine, fondateur de la conférence Appdays. "Il n'y a techniquement, aucune barrière à l'entrée. Il suffit - sur le papier - d'acheter un numéro de téléphone auprès d'un opérateur, et de le relier à un document hébergé sur Google Drive, tout au moins pour valider le modèle".
Intelligence artificielle multicanale et qualité de service
Des humains aidés par l'intelligence artificielle, c'est toute la promesse de Jam, un service qui reçoit entre 2000 messages par jour, via SMS ou Messenger. Sur Jam, le service se concentre essentiellement sur recrutement à destination des étudiants, tandis que sur ToutCeQueJeVeux (TCQJV), l'équipe de quatre personnes vise une population CSP+ en répondant à toutes les demandes possibles : achat d'un bouquet de fleur, réservation dans un restaurant ou d'un créneau de ménage à domicile. Tout est alors possible, dans la limite de la légalité, pour une cible qui cherche à la fois la rapidité d''inscription et d'exécution.
"Beaucoup d'acteurs se sont lancés suite à la sortie de Magic au début de l'année 2015. Nous avons commencé à travaillé sur le projet en janvier pour un lancement en avril 2015. A ce jour, nous avons recensé plusieurs centaines de prestataires avec qui nous travaillons régulièrement, et qui répondent au flux de 300 demandes par jour", raconte Alina Coliban, fondatrice de TCQJV.
Accessible partout en France, le service est pour le moment très développé à Paris et dans la région francilienne, et revendique un panier moyen de 35 euros par commande. Le positionnement haut de gamme est voulu dans le cas de TCQJV : "nous ne voulons pas être un bon plan, et on ne veut pas le devenir", commente Laurent Allias, cofondateur de l'agence Josiane, également cofondateur de TCQJV.
La grande force de TCQJV réside dans son approche multicanale. En effet, le service est accessible à la fois par email, réseaux sociaux et SMS, ce qui illustre l'avancée technique du service qui mise sur la qualité de conseil, pour se démarquer. A ce jour, l'équipe TCQJV se concentre sur le périmètre français et l'international ne semble pas à l'ordre du jour. Mais un peu à la manière de Tinder, l'arrivée de Magic a permis d'identifier une nouvelle approche de l'expérience utilisateur sur mobile. Il est donc probable que de futurs arrivants aient l'ambition de décliner ce type de relation sur d'autres secteurs d'activité comme le coaching, le recrutement ou encore la relation-client en temps réel.
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