EY a pris le pouls des pépites françaises du numérique et dévoile les résultats de la quatrième édition de son baromètre de la performance économique et sociale des startups numériques en France. Il révèle une croissance insolente des jeunes pousses. Mais malgré une véritable montée en puissance, ces dernières peinent encore à générer des bénéfices.
Les jeunes pousses du digital semblent se jouer de la crise ! C'est l'une des principales conclusions issues du dernier baromètre réalisé par le cabinet EY et dont les résultats ont été publiés le 15 septembre dernier à l'occasion du France Digitale Day. Les 171 startups sondées font état d’une hausse moyenne de 37% de leur chiffre d’affaires en 2014. En valeur absolue, il est passé de 2,1 à 2,9 milliards d’euros. Les plus petites structures, qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions d'euros, ont même vu leur croissance passer la barre des 70% l’an passé.
L’international en ligne de mire
Une croissance portée en partie par une activité à l’international : 43% du chiffre d’affaires des startups aurait ainsi été réalisé hors de l'Hexagone en 2014. Il était de 38% en 2013. En valeur, cette hausse représente 57% avec 1,52 milliard d'euros facturés à l'international par les startups sondées.
Ces jeunes sociétés se tournent également vers des investisseurs étrangers. Selon EY, 25% d’entre-elles ont déjà des capitaux-risqueurs internationaux à leur capital. Une stratégie payante, qui « a pour conséquence la création nette d’emploi », explique Franck Sebag, associé EY en charge du baromètre.
Plus de 9 contrats sur 10 sont des CDI
Et en effet, le nombre de recrutements effectués par ces startups a augmenté de 30% en un an, créant 2 232 emplois, dont 1476 en France. 92% des postes pourvus sur l’année sont des CDI, contre 4% de contrats temporaires, et 2% de stages.
Une tendance qui devrait se poursuivre cette année, puisque 88% des répondants déclaraient lors de l’enquête vouloir embaucher en 2015.
Un capital partagé avec les salariés
Si 48% du capital des startups est détenu par leurs salariés et dirigeants, c’est parce que la majorité de ces derniers y voient une manière de motiver leurs employés.
72% proposent ainsi des bons de souscriptions de parts de créateur d'entreprise, 17% des stock-options et bons de souscription d'actions et 11% des actions gratuites.
Un soutien important de l’État
Selon EY, 81% des startups du secteur ont eu recours en 2014 au Crédit Impôt Compétitivité Emploi, mis en place par le gouvernement l'an dernier.
71% d’entre elles bénéficient ainsi du crédit impôt recherche, tandis que la moitié des jeunes pousses profite du label « Jeune Entreprise Innovante », leur permettant de réduire leur fiscalité et leurs charges sociales.
Un bénéfice difficile à atteindre
Malgré une progression importante du secteur, la majorité des jeunes pousses peinent à réaliser des bénéfices. 74% d’entre elles affichent ainsi un excédent brut d'exploitation en perte.
Une tendance qui s’inverse en passant la barre des 50 millions d'euros de chiffre d’affaires annuel. 75% des startups dans ce cas réalisent alors des bénéfices.
Article écrit par Iris Maignan
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