Organisé depuis 22 ans en alternance entre l'Europe, les Amériques et l'Asie-Pacifique, le congrès mondial ITS fait cette année étape à Bordeaux du 5 au 9 Octobre, de retour en France après sa création à Paris en 1994. Article proposé et rédigé par Geoffray Sylvain, fondateur de Aruco.
Le rendez-vous mondial des technologies innovantes pour l'automobile se déroule cette semaine à Bordeaux. Près de 10 000 visiteurs, 3 500 congressistes et 450 exposants du monde entier viennent repousser l'état de l'art en matière de systèmes de transport intelligents.
En accord avec les thèmes du congrès, l'ITS World Congress propose une vitrine technologique de ce qui sera bientôt notre quotidien : 35 démonstrations sur routes ouvertes de véhicules autonomes et 100% connectées sont proposées dont plusieurs premières internationales réalisées en conditions réelles de trafic. Parmi ces démonstrations, on retrouve les créations de plusieurs acteurs français, moins connues que l'illustre Google Car, mais tout aussi impressionnantes.
La société EasyMile, issue d'un joint-venture entre Ligier et Robosoft, présente ainsi ses navettes sans chauffeurs baptisées EZ10, circulant autour du lac de Bordeaux près du lieu d'exposition. Ce véhicule autonome développé dans le cadre du programme européen CityMobil 2 ne dispose d'aucun poste de pilotage.
Non loin de là, un autre de ces 'pods' fait tourner les têtes : Navya (en photo de couverture) a été conçu pour effectuer des visites de sites industriels ou des parcours prédéfinis en secteur piétonnier de centre ville, aéroport, parcs d'attractions, parkings, etc.
De son côté, l'Institut de Transition Energétique VeDeCom propose aux visiteurs le premier prototype de véhicule autonome connecté grâce auquel on peut faire l'expérience troublante d'une mobilité totalement pilotée par l'informatique. Durant le parcours en conditions réelles de circulations péri-urbaine, des contenus et services contextuels sont proposés aux passagers pour illustrer le futur du transport personnel.
A l'entrée du salon, les vélos à hydrogène de Pragma Industries surprennent les visiteurs autant que le véhicule autonome présenté par Akka Technologies, deux sociétés implantées sur Topos, le cluster aquitain spécialisé dans les systèmes de transports intelligents.
L'organisation du congrès ITS est un nouvel élément de reconnaissance de Bordeaux dans le domaine, acquise grâce à de nombreuses initiatives et innovations technologiques dont un système intelligent de gestion du trafic de la communauté urbaine (Gertrude) mais également grâce au projet européen Galileo. Le pole de compétences de la ville a été récemment récompensé par l'octroie d'un rôle central dans le développement du projet Galileo, qui vise à réduire la dépendance de l’Europe à l’égard du GPS américain.
Bordeaux fait également partie des six villes européennes servant de laboratoire au projet européen Compass4D, consistant à installer des balises communicantes au bord des routes pour permettre le positionnement précis des véhicules et la transmission des données en temps-réel concernant le trafic routier.
Compte tenu des enjeux, il n'est pas non plus étonnant de constater que tous les grands noms de l'automobile sont représentés cette semaine à Bordeaux (Nissan, Mitsubishi, Toyota, PSA Peugeot-Citroën ou Renault sont présents) mais aussi de l'électronique embarqué (AISIN, NXP, Thales) et même Vinci Autoroutes ou Continental, qui développe des technologies intelligentes dédiées au transport des biens et des personnes.
Tous les acteurs auront eu à coeur tout au long de cet évènement de répéter que la voiture autonome ne progressera pas par l'initiative d'un seul acteur mais par l'instauration d'une politique volontariste en matière de véhicules intelligents, d'infrastructures routières connectées et par l'évolution progressive du cadre réglementaire à l'échelle pan-européenne.
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