Souvent dans le secret et donc peu enclins à parler de leurs recherches, les groupes pharmaceutiques commencent à s’ouvrir. Ils collaborent de plus en plus avec d’autres entreprises et notamment des startups. L’occasion de répondre avec plus de précision aux besoins des patients. Explications avec Isabelle Vitali, directrice de l'innovation et des partenariats du groupe Roche.


La diversité d’approches est source d’innovation, donc de progrès. Si une grande entreprise dispose de profils de grand talent, nul ne peut posséder toutes les expertises en interne. A l’heure du collaboratif, aucun acteur ne peut prétendre innover et créer de la valeur en travaillant seul. C’est également le cas dans le médical. Fort d’une culture très ancrée sur les partenariats de recherche, le groupe Roche a décidé de faire de l’innovation ouverte un pilier de sa stratégie. Il ne s’agit pas d’un programme mais bien une vision d’entreprise.

« Notre modèle de R&D est unique au sein du secteur biopharmaceutique. Nous avons trois entités de recherche distinctes : en Europe, la recherche Roche, aux USA, la recherche Genentech et au Japon, celle de Chugai », explique Isabelle Vitali, directrice de l'Innovation et des partenariats de Roche.

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Cinquième investisseur mondial en R&D, tous secteurs confondus

Pour compléter cette expertise « maison » déjà diversifiée, Roche a construit et travaille avec un réseau de 240 partenaires dans le monde. D’ailleurs plus de 90% de la science se trouve à l’extérieur du Groupe, du coup Roche et Genentech possèdent tous deux une entité pour identifier des partenaires de haut niveau scientifique.

Roche est à ce titre le cinquième investisseur mondial en R&D tous secteurs confondus. Cette approche très collaborative se traduit par un chiffre. Un tiers des ventes de Roche Pharma proviennent de molécules issues de l’innovation externe à Roche.

Sortir du cadre pour le bien-être des patients

Au-delà des chiffres, Roche est convaincu qu’il n’y a pas d’innovation possible sans collaboration entre public et privé, entre sociétés de biotechnologies et entreprises du médicament ; pas d'innovation sans décloisonnement et mise en commun des expertises multidisciplinaires.

Il y a différentes manières de créer de la valeur de façon « ouverte » et il y a également une diversité d’approches dans leur façon de collaborer avec des sociétés de biotechnologies et startups de la santé. Dans certains cas, il s’agira d’acquérir de nouveaux savoir-faire et expertises et dans d’autres cas il faudra travailler avec des entreprises de l’écosystème sur des domaines d’intérêt commun.

Au niveau mondial, le groupe pharmaceutique multiplie donc les acquisitions dans le domaine des technologies de l'ADN, de l'analyse de l'information moléculaire et du big data, avec notamment le rachat de Foundation Medicine et de Bina Technologies.

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Mais, Roche n’est pas seulement dans une logique d’acquisition ou de prise de participation. Parce que les startups sont créatrices de valeur pour les patients, sa filiale française a créé une direction de l’innovation et des partenariats afin de soutenir des startups françaises dans un esprit de co-développement, (grâce au mentoring par exemple) dans le respect des intérêts de chacun.

C’est à ce titre que la filiale française de Roche a fait évoluer son business model pour développer des solutions intégrées de santé, créatrices de valeur pour le patient avec l’aide de ces startups.

« Aujourd’hui, les technologies numériques offrent de nouvelles perspectives à toutes les étapes du parcours patient, du diagnostic à l’après traitement (inter-cure, retour au travail,…). C'est dans cet esprit que le programme Epidemium a vu le jour en France », annonce Isabelle Vitali.

Ainsi le Challenge4Cancer du programme Epidemium né de la rencontre entre Roche et La Paillasse va démarrer à l’automne. La direction de l’innovation du géant pharmaceutique commence également une autre collaboration, que l'on dévoilera dans un prochain article.

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