Un redressement des perspectives d’activité des PME qui se poursuit, mais lentement et en ordre dispersé. La situation financière et la rentabilité des PME s’améliorent mais restent encore en dessous de leurs niveaux d’avant crise. C'est le constat de Bpifrance qui vient de publier sa 61ème enquête de conjoncture dans les PME.


La 61ème enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance envoie d'encourageants signaux de la santé des PME en France. Les perspectives d’activité ont rebondi par rapport à la précédente enquête réalisée en novembre 2014, mais restent encore plutôt molles. En mai, 31% des PME anticipaient une hausse du CA pour 2015 et 27% une baisse. En comparaison à novembre 2014, les perspectives d’évolution de l’activité ont augmenté de 4%.

Des entreprises plus optimistes et en meilleure santé financière

Cette évolution moyenne cache des situations très disparates. Les PME innovantes et celles internationalisées restent les plus optimistes quant à l'activité et l'emploi, depuis 2011. Au niveau sectoriel, les bons résultats se retrouvent dans l’industrie et les services aux entreprises. Viennent ensuite des secteurs globalement encore en stagnation (transports, commerce et services aux particuliers), et l’on retrouve en queue de peloton le tourisme et la construction, qui comprend beaucoup de TPE et d’entreprises non innovantes.

Bonne nouvelle du coté de la situation financière, puisque le jugement des entrepreneurs sur leur situation de trésorerie s’est nettement redressé et atteint son meilleur niveau depuis 2011. L’amélioration est quasi générale, excepté pour le tourisme qui enregistre une légère dégradation.

Des améliorations qui dopent l'investissement

Les entreprises ont un accès plus aisé aux crédits de trésorerie : 79% des entreprises ne rencontrent aucune difficulté pour financer ce type de besoins, solde le plus élevé depuis mai 2012.  Les intentions d’investissement concernent 45% des PME de l’échantillon, à comparer à 60% en moyenne avant la crise de 2008-2009, les conditions de demande étant encore globalement insuffisantes (mentionné comme un des principaux freins à l’investissement par 68% des PME).

"Globalement, les freins à l’investissement se desserrent : frémissement de la demande, maintien du faible coût du crédit, redressement progressif de la rentabilité", estime la banque d'investissement dans son communiqué.

Les carnets de commande devraient sensiblement progresser et la trésorerie devrait continuer d'augmenter. Deux signes d'optimisme dans lesquels l'enquête entrevoit la reprise "de façon positive sur les deux fronts de l’investissement et de l’emploi, pour passer d’un « rebond d’activité » à une vraie reprise économique créatrice d’emplois".

4 points clés à retenir :

  • Un dynamisme qui se limite encore, au premier semestre 2015, aux PME de grande taille et aux entreprises innovantes et performantes à l’international.
  • Une amélioration de la situation financière quasi générale.
  • Des perspectives d’investissement encore peu dynamiques.
  • Mais un optimisme attendu au second semestre 2015 sur les carnets de commandes et la trésorerie qui pourrait contribuer à desserrer les freins à l’investissement et à l’embauche.

La 61ème enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance a été réalisée par interrogation de 28 600 entreprises de 1 à 249 salariés début mai 2015. L’analyse s’appuie sur un échantillon de 4 373 réponses reçues avant le 12 juin 2015. La synthèse des résultats, les analyses sectorielles, les extraits régionaux ainsi que les principales données de résultats sont disponibles sur le site www.bpifrance-lelab.fr.