A Toulouse, DigitalPlace devient officiellement le huitième opérateur régional du Pass FrenchTech. Cette association s’inscrit ainsi dans la lignée de Cap Digital, Systematic, Digital Aquitaine, Grand Lyon, Images et Réseaux, Euratechnologies et Minalogic, qui sont déjà opérateurs de cet accompagnement dit « premium ».


Le dispositif est en effet destiné à accompagner des entreprises françaises en hyper-croissance, c’est-à-dire affichant une croissance annuelle de 100% du chiffre d’affaires quand celui-ci est inférieur à 3 millions d’euros, de 50% de trois à 10 millions d’euros et de 25% pour les entreprises de 10 à 50 millions d’euros de chiffre d'affaires.

Les opérateurs doivent alors mettre en musique l’accompagnement, de la sélection de startups pouvant bénéficier du Pass à la mise en place de l’aide coordonnée avec l’ensemble des acteurs de la FrenchTech de la métropole.

« Être opérateur, c’est simplement créer du lien avec les startups, entre elles et avec les membres de FrenchTech Toulouse comme la Mêlée, TIC Valley ou Solibre… », résume Tony Marchand, directeur de DigitalPlace.

Un opérateur local fédérateur

À l’instar de la structuration de la FrenchTech, les opérateurs sont avant tout des acteurs locaux. Même s’ils sont sélectionnés au niveau national, le choix s’effectue selon des critères avant tout liés au territoire.

« Nous cherchons des structures fédératrices au sein des Métropoles FrenchTech, qui connaissent à la fois les startups de leur écosystème et sont capables de travailler avec l'ensemble des acteurs de l'accompagnement des entreprises sur leur territoire », résume Evelyne Scuto-Gaillard, directrice du soutien réseau, au sein de la Direction de l’innovation de Bpifrance.

Avoir plusieurs candidatures au sein d’une métropole FrenchTech peut alors être contre-productif. Quand cela se produit, Bpifrance invite alors les acteurs à se fédérer pour soumettre une nouvelle candidature, ensemble. Consciente de cela, la FrenchTech Toulouse n’a présenté qu’un seul dossier : celui de Digital Place. Une fois le dossier présenté, l’association a alors été auditée pendant trois semaines.

Un découvreur de talents expérimenté

« Cet audit a beaucoup porté sur notre capacité à sélectionner les bonnes startups, voire à en détecter certaines à fort potentiel », témoigne Tony Marchand.

À la suite de cet audit, réussi, l’association a passé avec succès le grand oral du Comex du Pass FrenchTech. Ce dernier est composé de BPI France mais aussi CapDigital, l’INPI, la direction générale des entreprises, l’association française des investisseurs pour la croissance, la Coface, Business France (auparavant Ubifrance) et le pôle Systematic, qui se mobiliseront auprès des startups labellisées Pass FrenchTech.

« Nous avions l’expérience nécessaire pour étudier et auditer les dossiers d’entreprises en quelques semaines mais aussi de détecter des startups prometteuses », conclut Tony Marchand.

Cette sélection sera en effet la clef du succès de ce dispositif dit « premium » qui joue sur la qualité des sociétés labellisées. Ainsi, l’objectif est d’accompagner 100 à 300 entreprises « seulement ».

« À ce jour, après une première année de lancement expérimental dans le domaine du numérique, nous avons labellisé 32 entreprises », précise Evelyne Scuto-Gaillard.

Beaucoup reste donc à faire. Déjà, Bpifrance souhaite désormais élargir les secteurs d’activités aux biotech, medtech, cleantech et à l’industrie. À ce titre, les critères de sélection portant sur la croissance seront alors assouplis pour prendre en compte les business model de ces secteurs. Par exemple, une biotech peut mettre des années à commercialiser un premier produit… qui pourra néanmoins révolutionner le marché !

Trois startups qui bénéficient déjà du Pass FrenchTech

  • AB Tasty, créé en 2011, propose une solution marketing aux sites de e-commerce pour optimiser leur taux de conversion. Avec ses 35 salariés et un taux de croissance de son chiffre d’affaires de 100% entre 2013 et 2014, elle a bénéficié du Pass FrenchTech. Grâce à cela, l’entreprise a obtenu un financement complémentaire à sa levée de fonds. Coface et Business France les accompagnent également dans leur développement international.
  • Enérgie perspective, créé 2007, est une société nantaise qui vient d’obtenir le Pass FrenchTech. Cette entreprise, de 40 salariés, enregistrant un chiffre d’affaires de 9,1 millions d’euros – en croissance de 3076% entre 2013 et 2014 ! – propose une technologie permettant au particulier de savoir quels types de travaux il devra lancer pour opérer sa rénovation énergétique.
  • Créé en 2008, Multiposting pose une solution de publication d’annonces d’emploi sur Internet. Avec 10 millions de chiffres d’affaires et 80 salariés déjà, la startup compte sur l’accompagnement du Pass FrenchTech pour envisager sereinement ses plans d’investissement, tout en restant concentré sur l’exécution de leur cœur de métier.