Dans une enquête récemment publiée, 1001Pharmacies a recueilli le ressenti des Français face aux objets connectés dédiés à la santé. L’étude se fonde sur les comportements de 800 000 visiteurs du site et sur un échantillon de 200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les résultats de l’enquête sont probants : si les objets connectés font l’unanimité, les inquiétudes vis-à-vis de la sécurité des données de santé restent fortes.


La santé connectée plébiscitée

99% des personnes interrogées se disent intéressées par les objets connectés. Parmi les applications les plus citées, le suivi des activités sportives et la prévention de certaines maladies ressortent en tête avec 65% des voix. Bien que le marché des biens techniques en France connait un repli de 2,5% en valeur en 2015, ces chiffres laissent présager l’essor des objets connectés.

Ce sentiment est confirmé par l’observatoire IDATE qui prévoit 80 milliards d’objets connectés dans le monde en 2020. En France, l’institut GfK estime que 2 milliards d’objets connectés seront vendus entre 2015 et 2020. Cet engouement s’est également traduit au CES 2015 où 300 exposants du domaine de la santé connectée et de la biotechnologie étaient présents.

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Deux approches du marché

Sur le marché de la santé, les objets connectés se répartissent en deux segments selon leur application. D’une part, des solutions destinées à un usage thérapeutique et soumises à certification, comme le lecteur de glycémie iBGStar. D’autre part, des appareils grands publics dédiés au bien-être et à la gestion de la santé.

Ce dernier marché est aussi le plus important en volume. Il comprend les balances connectées et les tensiomètres Withings, les traqueurs d’activité Fitbit, ou le pilulier connecté imedipac. La mesure de variables relatives à notre activité humaine par le biais de ces capteurs corporels a même donné naissance à une nouvelle pratique : le « quantified self ».

Des données personnelles à protéger

Mais la production et l’exploitation de données de santé par les individus eux-mêmes soulèvent un problème éthique lié à la sécurisation de ces informations. En effet, les appareils génèrent un flot de données personnelles qui sont le plus souvent destinées à être partagées.

L’étude de 1001Pharmacies révèle que 70% des sondés sont inquiets quant à la sécurité de leurs données de santé. Ces préoccupations ne sont pas nouvelles puisque l’exploitation des données produites par les utilisateurs est au cœur du modèle économique de certaines applications mobiles. La CNIL a d’ailleurs ouvert un chantier depuis 2013 afin de proposer des axes de régulation pour accompagner le développement des technologies tout en préservant la vie privée des utilisateurs.

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Quel rôle pour les professions de santé ?

Sur le terrain de la santé, le boom des objets connectés ne se fera probablement pas sans un accompagnement par les professions de santé. En effet, l’enquête de 1001Pharmacies montre que les Français restent attachés à la prescription médicale notamment pour l’implant de dispositifs médicaux. Seulement 12% des sondés seraient prêts à accepter l’implantation d’une puce pour le suivi de paramètres biologiques sans prescription, contre 49% sur prescription.

Une évolution dont certains professionnels sont déjà conscients, comme le groupement de pharmaciens PHR qui appelle à une transformation de l’officine pour l’adapter aux évolutions comportementales et technologiques.

« La pharmacie de demain devra être connectée afin de répondre aux attentes des Français à l’égard des nouveaux modes de collecte des données de santé et de circulation de l’information en officine. En effet, près de 8 Français sur 10 pensent que les objets connectés leur permettront d’assurer un meilleur suivi de leur santé » souligne Lucien Bennatan, Président du Groupe PHR.

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