Pour commencer la semaine, la rédaction de Maddyness propose à ses lecteurs un nouveau rendez-vous baptisé NewsOffStartups. Celui-ci a pour vocation de détailler et d’approfondir les sujets politiques et économiques à propos de l’écosystème startups français. « Une année record au service du capital investissement français ». Voilà ce qu’annonce la Banque publique d’investissement (Bpifrance) dans son bilan d’activité 2014 dévoilé la semaine dernière, sur son activité de fonds de fonds.
Contrairement aux autres investissements - capital innovation direct, innovation directe PME et investissement direct ETI et grandes entreprises -, l’activité de fonds de fonds intègre un maillon de plus dans la chaîne de financement des entreprises. Bpifrance investit d’abord dans des fonds partenaires. Puis, ces derniers ont la charge de financer les entreprises, contre des parts de leur capital.
Ce type de placement dans des fonds partenaires a été l’activité la plus dynamique dans les investissements au capital des entreprises menés par Bpifrance. Les souscriptions sont passées de 444 millions d’euros en 2013 à 641 millions euros, soit une hausse de 44%. Cette méthode de financement a ainsi une part conséquente dans l’implication en equity de Bpifrance.
Qu’apporte donc de plus cette méthode de financement ?
« L’effet de levier. L’activité de fonds de fonds répond à notre objectif de démultiplier et d’accélérer nos investissements dans des entreprises, et de répondre ainsi à la mission qui nous a été attribuée : stimuler le développement de l’économie », explique Benjamin Paternot, directeur du pôle fonds technologiques et Internationaux chez Bpifrance Investissement.
En clair, Bpifrance donne un coup de pouce au secteur de l’investissement privé afin que celui-ci puisse financer plus facilement les entreprises en capital. Les fonds partenaires bénéficient non seulement d’un apport en capital mais aussi de la crédibilité de l’institution.
Mais pour bénéficier de ces injections de liquidités, les fonds privés doivent répondre à des critères exigeants :
« Aujourd’hui, nous ne travaillons qu’avec des équipes qui ont fait déjà fait leurs preuves. De plus, notre objectif est de consolider le marché, en soutenant des fonds ayant une taille suffisamment conséquente, notamment pour accompagner les entreprises sur le long terme et être attractifs auprès d’investisseurs étrangers », ajoute Benjamin Paternot.
Le but est en effet d’être un investisseur aux côtés d’autres, sans se substituer aux investisseurs privés. Bpifrance est systématiquement minoritaire. Les seules exceptions notables sont les souscriptions faites dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir, par le Fonds National d’Amorçage (FNA) né en juillet 2011 et doté de 600 millions d’euros.
« Nous avons la possibilité d’investir plus afin de stimuler cette partie de la chaîne de financement, plus risquée, sur laquelle il est plus difficile d’attirer les investisseurs privés », souligne Benjamin Paternot.
La souscription du FNA peut alors représenter une part plus importante dans les fonds sélectionnés, de 50% en moyenne, afin de combler le déficit de fonds propres dont souffrent les jeunes entreprises innovantes, notamment les entreprises technologiques.