Alibaba, Baidu, WeChat... Les success stories digitales Made in China ne manquent pas. En quelques années, l'innovation est devenue l’une des raisons qui expliquent le dynamisme des champions technologiques chinois, malgré une forte culture du CopyCat. Mais si l'empire du Milieu est parvenu au fil des années à se hisser à la troisième place mondiale en terme de dépôts de brevets, les raisons du boom des startups chinoises sont aussi ailleurs explique Yat Siu, CEO d'Outblaze et serial entrepreneur de Hong Kong venu à Paris expliquer aux participants de LeWeb quelques-uns des secrets du boom technologique chinois. Egalement présent à LeWeb, StartupBRICS.com, le blog startup des pays émergents, résume ici les points clés de l’intervention de Yat Siu.
Pour mesurer le potentiel de l'Asie, il faut l'appréhender dans sa globalité géographique
L'Asie, ce n'est pas que la Chine explique Yat Siu qui démarre sa présentation par une carte de l'Asie continentale qui englobe la Russie, le Proche et le Moyen Orient, l'Inde... et bien sûr la Chine et l'Asie du Sud Est. Car il faut pleinement comprendre cet espace dans son immensité continentale… et démographique !
4 milliards d'individus vivent ici, parmi lesquels 1,3 milliards d'internautes. L'on dénombre ainsi plus de consommateurs s'adonnant aux joies du e-commerce en Chine que les Etats-Unis ne comptent d'habitants ! Yat Siu ne passe pas par quatres chemins. Il estime que le secteur du e-commerce en Chine générera un chiffre d'affaires dépassant les 650 milliards de dollars d'ici... 5 ans !
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Les Diasporas Tech ont aidé la Chine à rattraper son retard en matière d'innovation
Yat Siu les appelle les "Sea Turtles", ou tortues marines. Une métaphore bien chinoise pour décrire un phénomène qui a accéléré le décollage technologique de la Chine, à savoir le retour en nombre de centaines de milliers de talents de la diaspora chinoise partis à l'étranger pour vivre, travailler ou se former dans les meilleures universités. Yat Siu insiste sur le rôle d'effets de levier qu'ils ont pu jouer en revenant au début des années 90 participer à la modernisation économique d'un pays en pleine expérimentation du socialisme de marché.
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Entrepreneurs, cadres dirigeants de multinationales mandatés pour développer des filiales en Asie, investisseurs de la Silicon Valley d'origine asiatique... Tous apporteront surtout une culture entrepreneuriale libérale qui a très vite fusionnée avec les réalités business du terrain. Yat Siu trouve là l'une des explications de la culture du « CopyCat », très profonde en Chine et si décriée en Europe et ailleurs. De nombreuses idées de produits sont venues des Etats Unis grâce aux diasporas.
En Chine, les startups doivent innover tous les jours pour survivre
Oui la Chine est un pays qui innove de plus en plus ajoute Yat Siu. Le pays compte parmi ceux qui produisent le plus de brevets dans le monde : 21,516 dossiers déposés en 2013. Juste derrière le Japon et les Etats Unis. Un indicateur, certes imparfait, estime Yat Sui mais qui illustre néanmoins la bascule profonde d'un pays vers davantage de créativité et d'innovation. Avec les startups en avant-postes.
Car en Chine, la compétition entre jeunes pousses fait rage sur le marché intérieur : e-commerce, plateformes de voyage, petites annonces, réseaux sociaux, services de recommandations type Yelp, etc. Les startups chinoises n'hésitent pas à se positionner sur plusieurs niches à la fois, et donc entrent très vite en concurrence. Pour se différencier et rester compétitif, l'innovation continue est essentielle pour survivre.
La Chine et le boom international des "Hardwares startups"
Pour Yat Siu, des plateformes de financement participative comme KickStarter n'auraient jamais pu connaître leur succès actuel sans la Chine et sa capacité à fabriquer à coûts réduits, en très petite limitée et en temps record toutes sortes de devices hardwares. Il met en avant le cas de Shenzen ancien village de pêcheurs basé au nord de Hong Kong, devenu en quelques années la capitale mondiale du "Do It Yourself".
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N'importe quel entrepreneur Hi-Tech basé n'importe où dans le monde et souhaitant lancer un nouveau produit (objets connectés, gadgets, etc) peut aujourd'hui venir passer quelques semaines à Shenzen pour concevoir et fabriquer de toutes pièces un premier prototype en très petites quantités, et réaliser une vidéo promotionnelle pour démarrer une campagne de financement participative.
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Il essaiera ensuite de lever les fonds nécessaires sur KickStarter et si l'idée répond à un vrai besoin et attire de premiers clients, cet entrepreneur hardware peut rapidement lever plusieurs milliers de dollars et "scaler", c'est à dire toucher de nouveaux early adopters et lancer la production de nouvelles séries. Et même ensuite intégrer l'incubateur HAXLR8R, qui aide les startups hardwares à lever des fonds dans la Silicon Valley.
Vous pouvez retrouver l'intégralité de la présentation de Yat Siu dans cette vidéo ci-dessous :