Pour bien commencer la semaine, la rédaction de Maddyness propose à ses lecteurs un nouveau rendez-vous baptisé NewsOffStartups. Celui-ci a pour vocation de détailler et d’approfondir les sujets politiques et économiques à propos de l’écosystème startups français. Brest n’a peut-être pas remporté le label FrenchTech cette fois-ci, mais de belles startups ont tout de même vu le jour dans le Finistère… et ont d’ores et déjà des ambitions internationales.


Big Data, réalité augmentée, marketplace, pilotage de machine numérique… La startup bretonnes innovent et elles le font savoir fort jusque de l’autre côté de l’Atlantique. C’est notamment le cas de Cityzen Data et Robotseed.

« Vu de Shanghai et de San Francisco, peu importe où nous sommes implantés si nous apportons l’innovation dont nos clients ont besoin. Et, pour nous, cela permet d’offrir de bonnes conditions de vie à nos salariés, d’une part, et de payer moins cher notre loyer, d’autre part », explique Mathias Herberts co-fondateur de Citizen Data.

L’entreprise, spécialisée dans l’analyse de longues séries de données, profite de son implantation pour se positionner sur des secteurs locaux, comme l’agriculture ou l’industrie navale. Mais il ne s’agit alors que d’un tremplin car, elle vient également d’ouvrir un bureau – avec un commercial, pour le moment – à San Francisco. Elle accompagne également déjà un opérateur français sur la surveillance des réseaux entre New York et San Francisco. Ces lignes sont stratégiques car elles transportent les ordres des trading à haute fréquence portant sur le marché action situé dans la « big apple » et celui des dérivés localisé dans la plus grande ville du Mid-Ouest américain.

« Nous offrons la surveillance du réseau sur 1 080 kilomètre de câble où chaque milliseconde est essentielle », résume simplement Mathias Herberts.

La jeune entreprise, créée en septembre 2012, tente désormais de développer son expertise dans de nouveaux secteurs, auprès de la grande distribution par exemple. Mais ce sont surtout les objets connectés qui attirent son attention. En effet, les entreprises de ce secteurs vont collecter énormément de données… qu’elles vont devoir analyser et sécuriser.

bretagne startup

Cet appétit vers de nombreux marchés, dans différents secteurs et pays, est partagé par l’entreprise Robotseed, experte en pilotage de machines numériques. Elle doit son existence à l’existence des FabLab. Et ce, à double titre : la startup s’est installée dans le Fab Lab "Les Fabriques du Ponant", à Brest (voir encadré) et doit le développement de son innovation à l’esprit de partage et d’Open Source qui y règne.

« Notre startup est certes née en Bretagne mais, comme nous sommes dans le milieu des « makers », nous avons très vite eu une communauté internationale qui s’est fédérée autour de notre projet. En fait, c’est grâce à cette dernière, que nous avons pu créer notre smoothieboard, une carte électronique qui permet de contrôler à distance des machines comme des imprimantes 3D, des fraiseurs numériques ou des découpeuses laser », témoigne Stéphane Philippe, co-fondateur de Robotseed.

Non seulement cette communauté de hackers (au sens positif du terme) a permis d’avoir des contributeurs améliorant la technologie de cette carte électronique mais aussi d’avoir une visibilité suffisante pour lever 110 000 dollars sur Kickstarter, l’année dernière ! Désormais 90% des ventes de la smoothieboard se vendent à l’étranger.

« L’Open Source a permis cela. Et même si l’Asie copie notre produit, nous aurons toujours un temps d’avance,  grâce à ce travail collectif », conclut Stéphane Philippe. 

La fabrique du Ponan, un Fab Lab tremplin pour des startups bretonnes

Un Fab Lab est par excellence un lieu de partage. Mais la fabrique du Ponan créé à Brest bénéficie non seulement aux particuliers curieux – des ingénieurs porteurs de projets aux jeunes hackers, des enfants de 8 à 18 ans venant y passer leur samedi pour apprendre à coder – mais aussi aux entrepreneurs pouvant s’installer gratuitement. Chacun apporte ce qu’il peut : certains apportent leur savoir-faire, d’autre leur temps et les startups apportent souvent des machines ou leur produit en libre-service.

Pour ces dernières, l’opportunité est de bénéficier d’une structure à moindre frais mais aussi de profiter de l’émulation du lieu afin de tester ou d’améliorer leurs produits. Ce service pourrait devenir payant à l’avenir, mais sera toujours corrélé aux moyens des entrepreneurs souhaitant en bénéficier.

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