Il y a quelques semaines, Catherine Barba et le Crédit Mutuel Arkea lançaient une émission TV avec pour objectif de diffuser la passion des entrepreneurs français auprès du grand public. C'est la chaîne M6 qui a accepté de retenir et diffuser le sujet EntreprendreCGrandir, à une heure de grande écoute. Retour sur les coulisses du projet, porté par la "Marianne du net français", Catherine Barba.

Comment as-tu pu séduire M6 avec ce programme ?

À vrai dire, on est très loin du registre de la séduction, plutôt celui du tiroir-caisse.

J'ai d'abord eu l'idée de ce programme, je l'avais très clairement en tête avec ses deux dimensions : l'entrepreneur, la personne, ce qu'elle a dans les tripes, son déclic, son moteur, et le digital, ce levier indispensable à la croissance de toute entreprise aujourd'hui; puis j'ai trouvé le nom #EntreprendreCGrandir, imaginé le format, court, impactant en TV et son prolongement web...

Je suis ensuite allée vendre l'idée, j'ai tenté ma chance (sans succès) auprès de BPI France, rencontré des dizaines d'annonceurs pour trouver le financement, exactement à la manière de l'entrepreneur qui lève des fonds. Ce marathon m'a pris plus d'un an avant de finalement convaincre le formidable Ronan Le Moal du Credit Mutuel Arkea. Entreprendre, c'est être tenace, ne jamais lâcher !

La somme importante investie a essentiellement servi à payer l'achat d'espace publicitaire : la minute sur M6 avant le JT de 20h a un prix ! Sur cette opération, M6 n'est donc pas tant un partenaire qu'une régie.

Et le choix s'est porté sur cette chaîne nationale plutôt qu'une autre pour sa puissance (43 millions de contacts, 10 millions de français exposés au programme en 6 semaines : c'est plus que The Voice !) et son affinité avec les 15-49 ans que nous cherchions à cibler en priorité pour démocratiser l'entrepreneuriat, le faire entrer dans des foyers où on se dit "ça n'est pas pour moi" alors que tout le monde est appelé à entreprendre sa vie.

Quels retours à ce jour sur les réseaux sociaux ou auprès de la chaîne ?

En une semaine, je mesure la puissance d'#EntreprendreCgrandir à l'aune de deux indicateurs très concrets : d'abord à la déferlante de Tweets que je reçois par minute sur mon compte Twitter, c'est complètement dingue ! ensuite aux centaines de messages privés sur Linkedin d'entrepreneurs de tous âges, toutes régions et tous secteurs qui me contactent spontanément pour se réjouir de l'initiative et de la bonne niaque entrepreneuriale que l'émission diffuse en France.

Comment se déroule un tournage et comment sélectionnes-tu les entrepreneurs ?

Le tournage prend une journée entière par portrait, dont on ne garde pourtant hélas - coût de la minute M6 oblige, qu'une minute à l'écran (heureusement qu'il y a les bonus sur le site Entreprendre C Grandir).

L'équipe de tournage est la société Cubing qui appartient au GroupM. Je connais bien Roland de Tugny son dirigeant, je l'ai connu il y a 18 ans, je commençais comme stagiaire chez OMD et il était déjà expert en programmes courts ! J'ai une confiance totale dans son approche critique et bienveillante sur un domaine que je ne maîtrise pas.

Le choix des entrepreneurs a été un terrible casse-tête ! Il y a tant de talents, d'entrepreneurs inspirants en France, j'ai été très frustrée de ne devoir en retenir que 10, là encore pour pouvoir payer l'achat d'espace et donner le maximum de visibilité au programme.

Ce sont des gens que j'aime beaucoup car ils sont positifs, simples, accessibles, à la fois humbles et ambitieux, et dans lesquels chacun peut se projeter; ce sont aussi des entrepreneurs pour qui la croissance est passée par le digital, que leur entreprise soit née avec (Leetchi, Blablacar, Sezane, QAPA...) ou qu'elle ait grandi avec, la boulangerie Comme à la Maison d'Alexis Daudin en est un bon exemple.

Je réalise que dans mon entourage proche et plus lointain, j'ai de quoi alimenter un an de portraits d'#EntreprendreCgrandir, il y a tant de gens qui osent, innovent, entreprennent, vont de l'avant... Il faut continuer à le faire savoir et à leur rendre hommage. Bref, les appels sont lancés pour financer la saison 2 !

A relire : Catherine Barba - "Si j'avais un gouvernement il irait vivre le quotidien d'une startup"