La startup Artecita, qui se positionne comme le premier site collaboratif pour la communauté artistique française, a été créée par Olivier Léger. Le concept est de mettre en avant la communauté créative de France auprès du grand public et des professionnels. Interview d'Olivier Léger, le fondateur d'Artecita qui revient sur les relations étroites entre la culture et le numérique.
ArteCita est une plate-forme artistique participative qui met en lumière des photographes, des graphistes et des sculpteurs 3D. A travers des concours, des dizaines d’artistes naissent et s’épanouissent grâce à leur travail respectif mais aussi grâce à leur échange au sein de la communauté de passionnés et des professionnels. Le site permet notamment l'émergence de nouveaux artistes qui gagnent ainsi plus en visibilité.
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ArteCita ou l'éclosion de nouveaux talents
Premièrement, les artistes soumettent leurs oeuvres selon le thème proposé par Artecita. Il est alternativement soumis aux photographes, aux graphistes ou aux sculpteurs 3D. Ils ont ensuite trois semaines pour proposer une création et échanger avec les autres membres de la communauté.
Deuxièmement, les membres du jury et les "ArteCitizens" de la plateforme votent. Les 5 finalistes seront ceux qui auront obtenus le plus de likes. Ils sont ensuite départagés par un jury composé de 5 finalistes du dernier concours de la même catégorie et d'un représentant d'Artecita. La gagnant aura ainsi l'opportunité de disposer d'une boutique virtuelle d'Artecita où il pourra proposer 5 oeuvres supplémentaires. La création gagnante pourra être exposée physiquement en galerie dans les 3 mois suivants le concours.
Enfin, ArteCita réalise les oeuvres sur de nombreux supports éco-responsables : toutes les créations sont proposées à la vente, sur les plus beaux supports, respectueux de l’environnement : contrecollé sur aluminium dibond sous verre acrylique ou non, caisse américaine, impression sur aluminum brossé, tee-shirt ou pull en coton bio, tote bag bio, sculptures imprimées en 3D…
Le témoignage d'un gagnant du premier concours de photographie
Le 15 septembre 2014, s’est clôturé le premier concours Photographie qui avait pour thème « On the road ».
Fred D. raconte : "Issue d’une famille de photographes, c’est tout naturellement que depuis l’âge de 8 ans je m’amuse avec des appareils photo. Au fil des années, à travers des rencontres avec des photographes de renom, mais aussi avec des amateurs éclairés j’ai découvert les enjeux de l’image. Je me suis formée pour toujours aller plus loin dans la pratique de ma passion."
3 questions à Olivier Léger, fondateur d'Artecita
Pourquoi la culture intéresse t-elle de plus en plus d'entrepreneurs ?
A priori on pourrait penser que le milieu du business et celui de l’art ne partagent pas les mêmes valeurs et ne sont donc pas compatibles. Néanmoins, je crois ces deux mondes ont deux points communs forts : la passion et la créativité. Artiste ou entrepreneur, nous vivons notre activité 24h/24 avec nos tripes et nous sommes obligés d’inventer chaque jour. Cela permet d’établir le dialogue et de se comprendre.
Il y a beaucoup de clichés sur les artistes et sur leur monde qui serait déconnecté de la réalité. Au travers des rencontres que j’ai pu faire en créant ArteCita, j’ai croisé des hommes et des femmes qui partageaient le même monde que moi. Que ce soit l’évolution des technologies, la mondialisation, nous y sommes tous confrontés. La plupart des artistes ne ressentent pas cela comme un frein mais plutôt comme une vraie opportunité permettant de découvrir de nouveaux terrains d’expérimentations créatives avec la possibilité de les partager avec le plus grand nombre.
Enfin, la réussite, l’argent ne sont pas tabous chez les artistes. Ils veulent à juste titre, valoriser le fruit de leur imagination et le partager avec le plus grand nombre.
Je crois de moins en moins au mythe de l’artiste seul face à son art. Par contre les entrepreneurs peuvent les aider à se faire connaître et reconnaître, tout en se concentrant sur leur domaine : la création artistique. Ce partage de valeurs, cette complémentarité sont probablement les raisons principales du rapprochement de ces 2 mondes. Alors que personnellement l’art n’est pas mon domaine de compétences, chaque rencontre avec un artiste photographe, graphiste ou sculpteur est un vrai bonheur et une source d’inspiration pour développer ArteCita.
Comment l'innovation peut-elle se faire une place dans un milieu si renommé ?
Je suis probablement influencé par mon passé d’ingénieur, mais je pense que l’évolution des technologies est une source d’inspiration inépuisable pour les artistes. Ils peuvent ainsi expérimenter de nouvelles choses et innover. Sans aller très loin, on peut prendre la photographie qui, avec le numérique, a permis d’étendre le champ des possibles, d’explorer de nouveaux domaines artistiques pour ensuite partager, grâce au web, avec un grand nombre de pairs et d’amateurs d’art.
Chez ArteCita, nous pensons que l’impression 3D sera la prochaine révolution, y compris dans le milieu de l’art.
Il est possible maintenant pour un artiste sculpteur de concevoir son œuvre sur ordinateur avec une infinité de possibilités pour ensuite facilement la matérialiser grâce aux imprimantes 3D. Je ne crois pas et n’espère pas que les arts plus traditionnels comme la peinture ou la sculpture pâtiront de cette numérisation. Mais ces innovations technologiques procureront de nouvelles émotions aux amateurs d’art.
Quelles sont les grandes tendances de demain dans cette relation entre culture et startups ?
L’art n’a pas de limite et toutes les nouvelles technologies sont sources d’imagination et de créativité. L’art audiovisuel, par exemple, a beaucoup évolué depuis le début du cinéma. Les startups, grâce à leur créativité technologique sont, je crois, une excellente source d’inspiration pour le milieu de l’art et de la culture en général. Ensuite, compte tenu des coûts de certaines de ces innovations technologiques, les startups ont également la possibilité de penser de nouveaux modèles économiques afin de rendre ces innovations accessibles au plus grand nombre d’artistes.
Chez ArteCita, nous pensons que le modèle collaboratif permet de répondre à certaines des problématiques actuelles mais il y a, c’est certains, d’autres modèles à inventer.
Néanmoins, la numérisation et la dématérialisation de l’art ont un écueil majeur qui est celui de limiter les émotions face à l’œuvre. Rien ne vaut le contact « physique » entre la création et l’amateur. Augmenter l’émotion ressentie face à une œuvre « dématérialisée » et partagée sur le web, me semble être également un domaine où les startups ont un grand rôle à jouer.