2 fois par an, 50 Partners part à la découverte des principaux écosystèmes startups mondiaux. L'équipe s'est déjà déplacée à Sao Paulo et Shanghai (2011), à New York et Moscou (2012), Berlin et TelAviv (2013), Silicon Valley et Londres (2014). Pourquoi une telle veille à propos des différents écosystèmes? Entretien avec Jérôme Masurel, co-fondateur de 50 Partners accélérateur de startups.


Pourquoi 50 Partners s'intéresse à l'écosystème startups de Londres?

L’objectif principal est de s’inspirer des tendances locales d’innovation, de découvrir des industries méconnues en France ou de nouveaux business models. Ces voyages permettent également de développer des relations avec les principaux acteurs de ces écosystèmes (investisseurs, incubateurs, grands groupes, startups) afin de créer des opportunités de développement international pour les projets que nous soutenons.

Londres était une destination naturelle car il s’agit du principal écosystème européen, qu’il représente un pont vers le marché US et qu’il est à 2h de Paris. C’est une des premières cibles de développement international des projets que nous accompagnons.

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Quelles sont les différences notables avec Paris?

Si l’écosystème parisien est en très forte croissance depuis 5 ans, on constate tout de même une avance importante de la capital britannique. Les chiffres officiels sont discutés, mais le sentiment partagé est que les startups sont environ 2x plus nombreuses à Londres, les business angels sont également plus actifs (notons que l’incitation fiscale des BA est plus significative qu’en France) et les sommes disponibles en Capital Risque sont plus importantes. Cela n’en fait pas forcément un terreau plus fertile que la France pour entreprendre puisque les fonds sont plus conséquents mais la concurrence est plus rude.

Ajoutons également que les subventions ne sont pas aussi développées qu’en France ; et que le cout de la vie à Londres empêche de bootstrapper aussi facilement qu’à Berlin ou Paris.

Si les investisseurs londoniens sont historiquement frileux à considérer des startups françaises, nous avons pu observer plusieurs initiatives qui visent à se rapprocher des entrepreneurs français. Des incubateurs comme Seedcamp ou des investisseurs comme Index, Balderton ou PlayFair se déplacent de plus en plus régulièrement à Paris pour étudier l’écosystème et identifier les projets ayant des vocation internationales rapides.

A quelle étape de développement les startups françaises peuvent-elles aborder le marché UK?

Envisager le marché UK ne dépend pas que du niveau de maturité mais surtout de l’activité et de l’ambition du projet. Nous avons pu rencontrer des entrepreneurs français qui ont débuté leur activité directement depuis Londres car le marché y était pertinent, et d’autres qui développent leurs activités sur place dans la continuité de leur développement européen. Pour les activités fortement liées au web (media, ecommerce etc), le fait d’avoir une activité bien établie en France avant de répliquer au UK, n’est pas forcément pertinent ; en effet le marché britannique est très spécifique et les stratégies marketing peuvent différer significativement de celles déployées sur le continent.

J'ai également récemment découvert une initiative intéressante, baptisée EntrepreneurFirst, qui connait un succès grandissant dans l’écosystème londonien.

Il s'agit d’un programme d’accompagnement pré-amorçage de 7 mois qui rassemble les meilleurs ingénieurs/développeurs pour créer des projets. 4 mois pour constituer son équipe et valider un projet, 3 mois pour développer le plus vite possible. La plupart des projets sortent avec des financements significatifs de la part des meilleurs investisseurs. En 2 ans, 60 ingénieurs ont pu créer 20 startups qui ont levé 20 millions de dollars auprès de YCombinator, Index Ventures, Notion Capital, Octopus Ventures et représentent une valorisation de 90 millions de dollars.

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