Ennesys vient d'annoncer avoir bouclé une levée de fonds de 300 000 euros via la plateforme de crowdfunding Wiseed.com. Une levée qui devrait accompagner la croissance de la jeune pousse spécialisée dans le recyclage des déchets pour produire de l'énergie.[hr]
La startup fondée en 2010 veut dépolluer les eaux usées des bâtiments ou des industries rejetant des effluents par cultures de micro-algues, pour en fin de cycle, recycler in situ, ces polluants en une eau propre et en une source d'énergie renouvelable. Un service qu'elle réalise grâce à une technologie, protégée par 24 brevets, et qui s'appuie sur un principe inspiré de la nature : la photosynthèse du phytoplancton.
Elle consiste à cultiver des micro algues spécifiquement sélectionnées dans des photo-bioréacteurs (bassins de culture fermés) installés en toitures, terrasses ou façades des bâtiments, à alimenter ces cultures avec un milieu composé des déchets minéraux et organiques des bâtiments, liquides et solides et du CO2 pour récolter en fin de cycle une biomasse algale riche en lipide, qui sera transformée en localement en énergie.
L’eau usée, constituant le milieu de culture, ayant été débarrassée de tous ses polluants absorbés par le phytoplancton qui s’en est nourri pour croître, peut être recyclée pour les usages traditionnels des eaux de qualité pluviale : chasses d’eau, arrosage des espaces verts, nettoyage des sols, voiries, voitures… L’intérêt de cette technologie ? C'est de permettre, sans prendre de place au sol, la phycoremédiation d’eaux usées, sans aucune nuisances olfactives ou sonores, tout en en réduisant les émissions de CO2 et en délivrant un co-produit (une source d’énergie verte) qui rentabilise l’équation économique. Un parfait exemple d’économie circulaire puisque le système recycle in situ une partie des déchets du bâtiment pour produire in situ une part significative de ses besoins en énergie.
En phase de commercialisation, la levée de fonds devrait permettre à la startup d'accélérer son activité commerciale. Elle serait également en parallèle en train de demander des aides publiques afin de soutenir la charge de travail liée aux premières commandes. Une étape cruciale pour la jeune pousse anciennement incubée sur le plateau de Saclay et qui serait en train de tester grandeur nature ces dernières techniques sur un bâtiment d'activités mis à disposition par l'EPADESA à Nanterre.