La Banque Palatine vient d'annoncer les résultats de son 31ème observatoire des PME - ETI réalisé auprès de 306 dirigeants par OpinionWay en partenariat avec Challenges et i-TELE. Une étude qui insiste particulièrement sur une fiscalité jugée défavorable par une grande majorité de dirigeants.[hr]
C'est en effet près de 90% des dirigeants de PME - ETI qui juge l'environnement fiscal français défavorable aux entreprises et près de 50% d'entre eux qui le jugent même, très défavorable. Un constat qui s'accompagne également d'une montée du sentiment que la pression fiscale s'accentue sur leurs structures (pour 71% d'entre eux).
Si les entrepreneurs jugent l'administration fiscale trop sévère et peu équitable (ils ne sont que 19% à estimer que l'administration les conseille et les oriente et 29% à la trouver ouverte au dialogue), ils sont plus de 75% à la trouver injuste. Un sentiment d'injustice qui pourrait être infléchit par des mesures gouvernementales, comme l'indexation du taux d'imposition sur le chiffre d'affaires, pour lequel ils sont majoritairement favorables.
"Les dirigeants de PME-ETI sont visiblement sans aucune illusion sur la fiscalité. Elle est jugée instable et injuste. Même les dispositifs de crédit d’impôt, qui pourraient être accueillis favorablement par les entreprises, peinent à convaincre" précise Pierre-Yves Dréan, président du directoire de la Banque Palatine
Méfiance concernant les crédits d'impôt mis en place
Les entrepreneurs semblent également majoritairement convaincus par différentes actions menées par l'Etat (ndlr à l'instar des résultats du dernier rapport du comité Richelieu à retrouver ici) comme le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE) pour lequel ils sont près de 47% à avoir eu recours ou prévoyant d'y recourir. Le Crédit d'Impôt Recherche (CIR) semble également séduire les entrepreneurs dans une moindre mesure, puisqu'il est utilisé seulement par 15% d'entre eux, contre 6% voulant le faire.
Un intérêt qui suscite toutefois la méfiance des entrepreneurs qui sont nombreux à s'interroger sur la relation entre crédit d'impôt et probabilité de contrôle fiscal. Ils sont ainsi 45% à estimer que recourir à des aides augmentent le risque d'un contrôle.
Les dirigeants, plus confiants pour leur activité
L'étude montre toutefois un regain de confiance des dirigeants pour leur activité (70%) qui atteint son plus haut point depuis le début de l'année 2013. Une confiance qui est liée à la fin de l'année et la clôture de leurs résultats : 62% pensent ainsi atteindre les objectifs qu'ils s'étaient fixés en début d'année.
Un résultat à mettre toutefois en perspective avec la confiance qu'ils ont envers l'économie mondiale (- 2 points) et l'économie française (- 4 points à 21%) et qui s'accompagne de la poursuite de leur attentisme sur de futurs recrutements. 16% des entreprises envisageraient même de diminuer leur effectif.
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