Shutterstock, une des plus grosses banques d’image, vient d’ouvrir un bureau à Berlin avec l’ambition d’en faire sa principale base en Europe. La rédaction de Maddyness est allée à la rencontre de Jon Oringer, son fondateur, dans ses nouveaux locaux, afin d'en apprendre plus sur les ambitions de cet acteur de la photographie, sur le marché européen. A ce titre, la société lance un nouvel outil: Offset...Article réalisé par Alexandra Brandt.[hr]
Combiner volume et qualité est une équation bien difficile à résoudre. C’est pourtant l’ambition de Shutterstock qui, avec près de 30 millions d’images en stock, se targe d’être l’une des plus grosses banques d’images mondiale. Mais pas de comparaison trop rapide avec ses concurrents. Shutterstock dit aimer les images de qualité, pour preuve Offset qu’il a lancé récemment pour permettre à tout un chacun de s’offrir des images de photographes, d’artistes, de designers reconnus. L’image que Shutterstock veut vendre est une image originale, loin des clichés génériques. Il faut dire que, vivant dans un monde rempli de représentations, son public recherche de plus en plus du style et de la différence.
"La photo, les contenus vidéo,…c’est aujourd'hui un énorme marché de 4 milliards de dollars."
Alors voilà comment Shutterstock se lance il y a 10 ans sur un simple constat : aujourd'hui n’importe quelle idée a besoin d’images pour être véhiculée. Au début, Jon Oringer, son fondateur, prend lui-même les clichés dont il a besoin pour développer son programme. Il se rend alors compte qu’il y a là une demande inassouvie. C’est en effet, aujourd'hui un marché de 4 milliards de dollars.
Il observe surtout la complexité de l’achat : les prix varient selon la qualité, l’usage, le créateur…et c’est sur le marketing de l’offre qu’il veut faire la différence. En proposant des forfaits et des prix uniques, il permet aux utilisateurs de son site de se concentrer sur l’essentiel : la recherche de la bonne image. C’est ainsi que la startup atteint des volumes ambitieux avec près de 3 images téléchargées par secondes.
A l’instar d’autres services, Shutterstock démontre que la clé du succès ne tient pas tant dans l’idée elle-même, car il est rare de posséder une idée unique, mais dans sa réalisation, plus intelligente que celle des concurrents.
"Nous n’avons pas fait de grosses présentations rébarbatives expliquant notre business plan ou des études fastidieuses. Nous n’avons pas eu besoin de ça. On est juste venu en Europe et on s’est adapté."
Il montre aussi que c’est par petits pas qu'il est possible de construire un succès. Pour s’installer en Europe, la startup n’a pas réalisé de grosses études, elle n’a pas attendu, elle n’a pas hésité. Elle est venue et elle s’est adaptée aux 1000 différences, sans pouvoir en nommer une en particulier.
"Berlin possède à la fois le talent créatif et le savoir technologique."
Des petits pas qui l’ont mené à Berlin, capitale rêvée des startupers car elle possède à la fois un savoir technologique et des influences créatives. Une ville en mutation, en perpétuelle interrogation, comme en témoignent les bureaux de Shutterstock, la Kulturbrauerei (cf Photo), une ancienne brasserie reconvertie en espace culturel et professionnel. Un état d’esprit qui va bien aux startups.