Certains l’appellent économie positive. D’autres lui préfèrent économie sociale et solidaire. Les anglais disent social business, sharing economy mais également social entrepreneurship. L’appellation importe moins que le constat partagé : certaines inégalités économiques et sociales demeurent. Pire, elles s’aggravent. Dans les pays développés. Dans les pays en voie de développement.[hr]

Au XXIe siècle, l’entrepreneuriat privé sera un acteur décisif du changement pour résoudre ces problèmes. Et ni les associations et Organisations Non-Gouvernementales qui dépendent des donations, ni les Etats dont les endettements publics limitent leurs marges de manoeuvre, ne pourront agir avec autant de force que les entrepreneurs.

Les entreprises qui réussiront le mieux ne seront pas celles qui se focaliseront sur la maximisation du profit. Ce seront celles qui auront compris qu’au moment de l’universalisation de l’information, le citoyen sera devenu suffisamment responsable pour ne consommer que les produits et utiliser les services de ceux qui auront un impact social positif sur la société. De ceux qui respecteront l’environnement.

Après quelques années passées en finance de marché en tant que trader, je me suis lancé dans la voie de l’entrepreneuriat social pour devenir l’un de ces acteurs. J’ai longtemps partagé autour de moi cette nécessité de repenser aujourd’hui la place de l’humain dans la société. Et c’est aux côtés de mes deux associés, Jimmy Delage et Nicolas Weiss, que notre projet devint réalité. Repenser la place de l’humain, c’est repenser sa place sur toute la chaîne de valeur. Réduire au maximum l’impact sur l’environnement à chaque étape de la production. Les conditions de travail et de rémunération des employés du producteur ainsi que du fournisseur.

L’entrepreneuriat social, ce n’est pas reverser. Ce n’est pas donner. C’est initier. Agir. A Equal for All, nous développons des projets à fort impact social. Nous produisons des chaussures de ville de haute qualité dans une manufacture portugaise. Des artisans experts dans cette production depuis un siècle s’y attellent. Et nous réallouons une partie de nos profits né de la vente pour initier et financer des projets. Le premier d’entre eux interviendra au mois de septembre à Paris avec des enfants issus de milieux défavorisés. Le deuxième portera sur l’amélioration de l’accès à l’eau potable sur le continent africain.

Nous voyons l’ensemble de nos projets de cette manière : écouter, respecter, comprendre une problématique et un besoin. Développer en réponse une solution durable. L’équation est simple. Plus les personnes porteront nos chaussures, et plus les projets permettront de résoudre des problèmes touchant de nombreuses populations.

La réussite des entreprises ne reposera plus sur la maximisation des profits. Elle reposera sur la valeur ajoutée qu’elles créeront pour la société civile. Et j’espère que beaucoup d’entreprises, dont la vôtre, partageront ce sens à donner à l’entrepreneuriat.

Témoignage proposé par Yahya Fallah, Président d'Equal for All

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