Alors qu'on pouvait penser qu'avec la fin des Assises de l'Entrepreneuriat (lire notre article à ce sujet), qui ont été très médiatisées, la grogne des entrepreneurs pouvait être terminée, il n'en est rien. Un nouveau mouvement vient de se créer: après les pigeons, les autruches, voici maintenant les poussins.[hr]
L'étincelle qui a provoqué ce mouvement
Le 10 avril 2013, le gouvernement, via le ministère de l'artisanat, du commerce et du tourisme, a annoncé à demi voix qu'il serait en train de réfléchir à limiter dans le temps le régime des auto-entrepreneurs, ce qui n'était pas prévu initialement dans les statuts. Très prisé par les salariés, les chômeurs, les retraités ou encore les étudiants, il permet de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour accroître ses revenus, avec des démarches simplifiées et un régime fiscal avantageux. Les discussions en cours verrait ce statut remis en cause par la ministre Sylvia Pinel, et limité à 2 années, dans le cas d'une activité principale et de 15 000 € de CA pour les activités secondaires, avec pour objectif de favoriser la création d'entreprises plus "classiques".
DéfensePoussins, les #pioupiou donnent de la voix
A l'image de la grogne des Pigeons, les Poussins veulent se faire entendre "contre le projet de loi visant à réduire la durée du statut auto-entrepreneur", en lançant une pétition en ligne, accessible sur leur site internet. A ce jour, près de 10 000 personnes ont signé cette pétition et le chiffre augmente rapidement. Le site annonce qu'il y a aujourd'hui "1 millions d'auto-entrepreneurs qui représentent plus de la moité des créations d'entreprises en France, plus de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaire réalisés, et plus de 5 milliards d'euros d'impôts récoltés pour les caisses de l'État depuis la naissance du régime".
Avec des outils dédiés à cette population comme myAE, qui fête ses 4 ans et revendique plus de 45000 entreprises inscrites, il devient intéressant de noter que tous les entrepreneurs ne sont pas concernés par les mêmes priorités et que ces revendications se distinguent par les noms des mouvements. Les poussins ne sont pas les pigeons et inversement, ils constituent des communautés distinctes.
Combien de mouvements d'entrepreneurs vont apparaître dans les prochains mois? De nouvelles Assises vont-elles être provoquées? Ces questions restent en suspens, mais il aurait sans doute été judicieux d'intégrer les revendications des Poussins des auto-entrepreneurs dans ces Assises, afin d'éviter une grogne générale.