Plus de la moitié des adultes interrogés (53 %) estiment que la prolifération des médias sociaux nuit à la protection de la vie privée au travail, selon le dernier volet de Digital Diaries d’AVG Technologies.
Les technologies de la communication marquent depuis la naissance de l’écriture les évolutions la société. L’invention du papier, le développement de l’imprimerie, le téléphone, ont chaque fois représenté un progrès fondamental marquant l’histoire de la civilisation. Chaque nouvelle invention à accéléré le nombre et la diffusion des informations proposés, les rendant à chaque fois plus largement disponible.
Aujourd'hui, l'utilisation de l'ordinateur et d'Internet fait partie de notre quotidien et le deviendra encore plus. Tous les aspects de notre vie se traduisent par des données électroniques dont nous tirons des avantages considérables, mais qui s'accompagnent malheureusement de risques tout aussi considérables. Les réseaux sociaux comme LinkedIn, Facebook ou Twitter contribuent notamment à brouiller les frontières entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Concrètement, il devient de plus en plus difficile de cloisonner sa vie privée de salarié et ses relations professionnelles qu’il s’agisse de ses amis, de sa famille, ses collègues ou bien encore de ses clients. Circulant « directement » ou bien par « contact en commun », les informations peuvent être portées à la connaissance de l'employeur ou d'un collègue (pas toujours bienveillant) comme le montre les résultats de l'étude du cabinet AVG Technologies.
Les résultats de l'étude
En France, près de la moitié des personnes (45%) interrogées estiment que la prolifération des médias sociaux nuit à la protection de leur vie privée au travail. Dans les pays anglophones (États-Unis et Royaume-Uni), où l’utilisation des médias sociaux est plus mature, cette proportion passe à 64%. Phénomène notable, 23% travailleurs français interrogés se sont sentis contraints d'accepter une demande d'ami des médias sociaux d'un collègue. Les collègues du salarié ont alors la possibilité de découvrir à quoi il passe ses week-ends, de le rapporter ou de poster des commentaires désagréables, ce qui entrave d'une certaine manière sa liberté.
Plus grave, les actes de harcèlement en ligne semblent se multiplier, notamment aux Etats-Unis où 15% des travailleurs américains déclarent avoir été insultés par voie électronique par un collègue de travail. 10% les travailleurs américains ont également été la cible d'avances en ligne par un collègue, comparativement à seulement 4% en France.
Si la plupart des entreprises au Royaume-Uni et en Australie ont adopté des politiques prévenant le harcèlement digital, seulement 20% des entreprises françaises ont pris des mesures contre ce phénomène. Une évolution que le droit du travail français n'a pas encore pris en compte mais qui devrait nourrir les contentieux dans les années à venir.
Paramétrer son profil
Alors que Facebook vient d'annoncer de nouvelles modifications de son interface, la meilleure solution pour protéger sa vie privée consiste à paramétrer son profil et à ne surtout pas diffuser en ligne d'informations potentiellement compromettantes. Dans un arrêt du 16 janvier 2013, la cour d’appel de Poitiers s’est appuyée ainsi sur les messages d'un employeur sur son compte Facebook pour déterminer l’existence d’un contrat de travail revendiquée par son employée. L’employeur soutenait que les messages avaient été obtenus de manière déloyale. Ce que la cour a contesté en rappelant « qu’ils ont été émis par l’appelante sans restriction de destinataire sur le réseau social et qu’ils pouvaient ainsi être consultés de manière libre par toute personne ». On ne le répétera jamais assez : paramétrer son identité, c'est s'assurer la tranquillité !
Pour aller plus loin :
AVG Technologies, Digital Diaries 7, Social Media Stokes Workplace Privacy Fears, 2013