Le Facebook-commerce (F-commerce) attire l’attention des marques et soulève de nombreuses interrogations. Si la plupart des marques s’y mettent, les attentes semblent être en décalage ente la plupart des e-vendeurs et les capacités du marché. Alors que certains y voient d'énormes possibilités de croissance d'autres le perçoit comme un surplus d'efforts pour un retour peu mesurable. Phil Rooke, CEO de Spreadshirt, ancien CEO d'ivillage chez Tesco et ancien directeur général de Carlton Online, répond à nos questions sur le f-commerce :
# 1 Pouvez-vous nous dire ce qu’est le « f-commerce » ? Quel est son impact, son importance ?
Je crois que le f-commerce ne tourne finalement pas tellement autour du média social lui-même mais de la transformation du processus transactionnel. Les e-commerçants continuent à fonctionner sur des bases traditionnelles en invitant les e-consommateurs à venir dans leurs magasins. Mais les e-consommateurs passent la plupart de leur temps là où leurs intérêts se trouvent. Ce sont donc aux e-commerçants de se déplacer là où les internautes sont et non que leur demander de venir chez eux.
"Les e-commerçants continuent à fonctionner sur des bases traditionnelles en invitant les e-consommateurs à venir dans leurs magasins"
Je dirais donc que ce qu’on appelle le f commerce est tout simplement le passage des e-commerçants vers une nouvelle place où se concentrent aujourd’hui les e consommateurs.
Facebook possède une forte, fidèle et active concentration d'utilisateurs. Si vous avez des clients, il est très probable que vos clients soient sur Facebook, ce qui en fait un canal extrêmement important pour la plupart des marques.
# 2 Comment cela évolue-t-il?
Comme tous les canaux de vente en fort développement, il y a de grandes attentes qui dépassent les pratiques actuelles des consommateurs et des vendeurs sur la plateforme. Il y a aura ensuite une période où la réalité arrivera à peu près là où seront ces attentes.
Nous entrons en ce moment dans cette phase, les e-commerçants n’ont pas encore développés un langage et une pratique de communication dans l’univers de Facebook. Les e-consommateurs n’ont pas fait évolués leurs manières d’acheter, de consommer sur le réseau social. Lorsque ces deux facteurs assez limitatifs s’effaceront, le f commerce deviendra une réalité. C’est l’expérience que nous avons eue dans les premiers jours d’internet dans les années 90 et qu’a rencontré le e-commerce durant la première décennie du deuxième millénaire.
"Les e-commerçants n’ont pas encore développés un langage et une pratique de communication dans l’univers de Facebook"
# 3 Pensez-vous que cela soit un business model résilient pour Facebook ?
Le rôle de Facebook dans ce process est de jouer l’intermédiaire et non de gérer la transaction. Google a été capable d’initier les transactions une fois avoir construit un modèle où il ne jouait plus le rôle d’intermédiaire. Facebook a l’air de vouloir être le e-commerçant alors qu’ils n’ont pas encore réussi à devenir ne serait-ce que l’intermédiaire, d’où le problème.
# 4 Quelles conséquences pour le commerce en général et pour Spreadshirt ?
Finalement, les marques doivent penser à être où le consommateur est et ne plus penser à le faire venir à eux. Les e-consommateurs veulent pourvoir effectuer une transaction où ils ont leurs habitudes et non plus dans où ont trouve traditionnellement les marques.
# 5 On a l’impression que le f-commerce n’est toujours pas accepté, quelles conclusions en tirez-vous ? Quels conseils en tirer ?
Je pense que Facebook a un futur mais que la ligne actuelle n’est pas assez tournée vers l’obtention de ce rôle d’intermédiaire mais plutôt dans la tentative à tout prix d’être celui qui réalise la transaction.
Facebook a été fondée par une équipe qui a toujours devancée l’expérience utilisateur que ce soit dans ses besoins que dans son comportement. Mais pour faire de l’argent, ne doit-on pas d’abord penser aux actions que le consommateur réalise aujourd’hui ?