On a déjà eu l'occasion de présenter Fidall et c'est maintenant au tour de son CEO, Yann Casanova, de nous livrer ses pensées et ses conseils pour les entrepreneurs. Pour rappel, Fidall c'est déjà plus de 450 000 téléchargements, 3 000 000 de cartes de fidélité enregistrées, une première place au concours de Startup Academy en 2011 et un intérêt sans cesse renouveler des investisseurs.
#1 Tout d’abord on va te demander de te présenter…
Je m’appelle Yann Casanova, j’ai 39 ans et suis diplômé de l’ISG. Apres avoir travaillé à Londres, New York et Paris dans des entreprises et agences à des postes de direction marketing et opérationnelles, j’ai fondé Fidall en 2010.
#2 Entrons dans le cœur du sujet : peut-on parler à ton sens d’une «nouvelle économie» ?
Si l’on fait allusion à l’économie Numérique, celle-ci n’est plus très nouvelle aujourd’hui et encore moins pour les jeunes diplômés arrivant sur le marché du travail.
L’internet, fixe ou mobile, est une part entière de l’économie, même si les modèles sont bien entendu différents entre un pure player et une usine de production. Une des différences est dans l’affectation des ressources : des économies d‘échelles sont possibles au niveau de la vente ou de la diffusion, mais des investissements sont nécessaires du coté des infrastructures informatiques, de la logistique ou encore de la GRC (Community Manager, call center, etc).
Dans tous les cas, il y a de moins en moins d’entreprises dites traditionnelles qui peuvent se passer de ce pan économique, sans parler de startups pure player lancées il y a une décennie qui ouvrent des points de vente physique.
#3 Quels sont les enjeux qu’elle représente pour ce qu’on pourrait nommer « l’économie traditionnelle » ?
Au delà d’une adaptation à ces outils et de la maitrise de ces nouveaux canaux, l’enjeu pour de nombreuses entreprises aujourd’hui est peut être lié à la convergence du web fixe et mobile.
Le premier virage que les entreprises ont du effectuer avec l’avènement du web ne s’est pas fait sans heurt et les enjeux que représentent le mobile sont encore tout autres. Autant il devient de plus en plus naturel pour un consommateur d’utiliser différents écrans pour surfer (mobiles, tablettes, tv, bornes etc), autant les contenus et services à leur fournir ne sont pas forcément identiques d’un support à l’autre.
Un des enjeux pour ce type d’entreprise est donc de pouvoir continuer à prolonger sa relation clients (pour ne pas dire continuer de vendre) par tous les supports que ces derniers sont susceptibles d’utiliser.
#4 De quelle manière tentes-tu d’y répondre aux travers de tes projets ?
Fidall a été créée pour répondre à un besoin des consommateurs : Le fait de ne pas avoir toujours sur soi sa carte de fidélité plastique, couplé à la barrière que représente le remplissage d’un formulaire papier pour adhérer à un nouveau programme. La possibilité de dématérialiser toutes les cartes de fidélité grâce au mobile m’a donc semblé intéressante. L’idée était donc d’appliquer à un usage traditionnel - la bonne vieille carte plastique - une solution mobile en adéquation avec les usages des consommateurs.
Aucune solution de ce type n’existait, et même si elle a été rapidement saluée par des centaines de milliers d’utilisateurs, il faut bien reconnaître que toutes les enseignes n’étaient pas prêtes à accepter cette dématérialisation (la lecture en caisse d’un écran mobile doit s’effectuer par des douchettes particulières).
En général, les marques ou enseignes lancent des produits ou services en espérant que les consommateurs se les approprient. Avec Fidall, c’est un peu l’inverse qui se produit : Afin de coller à ces nouveaux usages, de plus en plus d’enseignes viennent à la dématérialisation de leurs programmes de fidélité et le taux d’équipement en caisse de douchettes compatibles avec les mobiles est exponentiel.
#5 Comment vois-tu l’avenir de cette branche ?
Je pense que grâce au mobile, la dématérialisation de nombreux services à un bel avenir devant lui. Le taux d’équipement en smartphones (bientôt plus important qu’en PC) et le concentré de techno de plus en plus poussé qu’ils embarquent offrent des possibilités très importantes pour les entreprises et leurs clients. La NFC va finir par s’imposer, et des concepts naissants comme le SoLoMo ou le paiement mobile devraient rapidement se démocratiser. Et Fidall entend bien en profiter !
#6 Un conseil pour les nouveaux entrepreneurs ?
A partir du moment ou l’on a la conviction qu’un un service/produit numérique répond à un vrai besoin, il faut aller vite.
Sans confondre vitesse et précipitation, il vaut parfois mieux sortir son produit, même si il n’est pas 100% abouti, plutôt que d’attendre qu’il soit « parfait ». L’agilité intrinsèque de ce type d’entreprises numériques permet de réagir vite, d’envisager une adaptation ou même un changement de cap grâce aux retours de ses premiers utilisateurs ou clients, et ainsi peaufiner son offre.
#7 A surtout éviter ?
Il ne faut pas perdre de vue les attentes de ses clients. A trop travailler dans le web virtuel, le risque est de se déconnecter des besoins de ses utilisateurs finaux.