La SNCF lance aujourd'hui son fonds d’investissement : SNCF Digital Ventures. Doté de 30 millions d’euros, il permettra d'identifier et de prendre des participations dans les jeunes pousses qui amélioreront le transport demain.


Au mois de février, la SNCF présentait #DigitalSNCF, son plan de transformation numérique à 18 mois porté par Yves Tyrode, directeur digital et communication. Haut débit dans les trains, démarche d’Open Innovation et d’Open Data (65 jeux de données sont déjà ouverts), équipement des agents de tablettes, création de centres d’expertise sur tout le territoire, le programme numérique de la SNCF est bien fourni. Mais pour passer la vitesse supérieure, le groupe emmené par Guillaume Pépy entend aussi jouer les dénicheurs de talents et miser assez tôt sur des initiatives qui permettront à la SNCF d'améliorer l'expérience client et d'optimiser ses process. Ce radar, c’est un fonds d’investissement, dont le groupe dévoile tout, ou presque, aujourd’hui.

« Il est important que cette transformation digitale à l’échelle du groupe se fasse le plus rapidement possible. On peut compter sur nos forces mais l’un des points fondamentaux est de travailler avec l’extérieur, avec des startups raccrochées à notre métier de mobilité ou à des éléments digitaux spécifiques comme l’IoT », précise Yves Tyrode.

De l'IoT à l'économie collaborative, le fonds joue  le rôle de radar à innovations

Doté de 30 millions d’euros, SNCF Digital Ventures est animé et géré par Hi Inov, un partenaire qui a l’avantage de maîtriser les problématiques du transport puisqu’Hi Inov est la société de gestion en capital-innovation de Dentressangle Initiatives, le holding patrimonial du groupe Norbert Dentressangle, géant du transport et de la logistique.

Ce fonds répond à trois objectifs :  réaliser une veille active et identifier les initiatives qui vont impacter l’activité de transporteur de la SNCF, prendre des participations dans entreprises avec lesquelles la SNCF va pouvoir collaborer pour améliorer la vie du voyageur et l’outil industriel du groupe, et se positionner sur des sociétés dont la spécialité représente un enjeu essentiel pour le développement digital de la SNCF. « Cela comprend des entreprises qui ne sont pas forcément dans le ferroviaire mais sur un sujet connexe comme le design, le Big Data, l’IoT, les drones de surveillance… », ajoute le directeur digital et communication.

SNCF

Un fonds early-stage et des tickets compris entre 500 000 et 4 millions d'euros

Avec des tickets compris entre 500 000 et 4 millions d’euros, le fonds répond « à une logique d’investissement très industrielle, nous sommes dans une logique très pragmatique, ce n'est pas un fonds d'amorçage, poursuit-t-il, nous investirons en France et en Europe mais on ne s’interdit pas d’aller aux États-Unis et en Israël."

« Nous sommes dans la même logique d’investissement que le groupe SNCF, explique Valérie Gombart, cofondatrice d'Hi Inov, nous ne sommes pas là pour brûler des capitaux mais pour investir dans des startups qui répondent à une exigence financière et opérationnelle : leur business model doit afficher une marge sur coûts variables positive. Pour les autres critères, ils ne sont pas différents de ceux des autres VCs : l’équipe bien sûr, mais aussi le fait que la société possède sa propre technologie et qu’il y ait donc une barrière à l’entrée, qui soit techno, ou commerciale. Il faut un service unique ou un produit unique. »

Les sujets les plus brûlants pour le groupe ? Le e-commerce, avec Voyage-sncf.com, les services mobile et tout ce qui permet d'améliorer le confort des usagers, mais aussi tout ce qui permet d’optimiser les process de la SNCF comme les capteurs ou les drones et enfin tout ce qui a trait au transport porte-à-porte. Déjà bien avancée  sur ce sujet, la SNCF a pris cet été une part majoritaire dans OuiCar, un service de location de voitures entre particuliers.