Créé en 2018, par Charles Beigbeder, Christophe Jurczak et Olivier Tonneau, Quantonation est un fonds d’investissement spécialisé dans l’investissement en amorçage dans les technologies quantiques.

En décembre 2023, la société a réalisé le premier closing de son second fonds, Quantonation II, pour continuer à s’imposer sur l’investissement en amorçage dans le quantique. Quantonation II vise un closing final autour de 200 millions d’euros au 1ᵉʳ trimestre 2025. Parmi ses LPs, Quantonation compte déjà de grands corporates, notamment industriels comme Toshiba, des fonds souverains, Bpifrance, des compagnies d’assurances, des fonds de fonds, des family offices et des particuliers.

Financer le quantique : des startups aux scale-ups

Quantonation II vise une taille cible de 200 millions d’euros, soit deux fois plus que son prédécesseur. Ce second fonds devrait compter un nombre similaire de participations, mais Quantonation sera dorénavant capable de suivre ses participations dans le temps. « Nous voulons accompagner les pépites du portefeuille sur un temps plus long, cela nous permet mécaniquement d’améliorer les performances du fonds », indique Olivier Tonneau, cofondateur de Quantonation. 

« Avec Quantonation II, nous pourrons suivre jusqu’en série B ou C, en mettant des tickets de 20 à 30 millions, ce que nous n’avons pas pu faire sur les tours de sociétés de la première vague, comme Quandela ou Pasqal », complète Christophe Jurczak, cofondateur de Quantonation. Le VC avait d’ailleurs dû monter un véhicule dédié pour suivre sur la série B de Pasqal, en janvier dernier.

Au total, les dirigeants ambitionnent de lever 1 milliard d’euros sur les cinq prochaines années. « L’idée serait de continuer à lancer des fonds early stage et de travailler sur un autre fonds pour financer des scale-ups », détaille Christophe Jurczak.

Porter le software européen

Le fonds investit dans l’informatique quantique, tant dans le hardware que dans le software. « De notre point de vue, certains des plus gros challenges se situent au niveau du software et des applications », avance Christophe Jurczak. « Par ailleurs, il y a certaines briques et technologies habilitantes qui sont cruciales si on veut industrialiser l’utilisation de ces machines », explique-t-il.« L’Europe doit s’imposer sur le software quantique. On ne peut pas avoir l’une des meilleures plateformes hardware au monde et encore rater le coche sur le software », ajoute Olivier Tonneau. Quantonation investit partout dans le monde, mais l’essentiel de ses participations, à ce jour, sont en France.

« Avec ce second fonds, nous ambitionnons de sortir du “quantique pour le quantique” et de l’utiliser à des fins précises », partage Christophe Jurczak. Dans cette optique, Quantonation s’intéresse notamment aux usages pour le climat et organise pour la fin de l’année un symposium sur la thématique ‘Climat et Quantique”. « Nous travaillons sur des cas d’usages avec des experts des domaines qui savent faire du calcul classique, et qui voient l’intérêt d’intégrer du calcul quantique », commente Christophe Jurczak.

Quantonation II a déjà réalisé six investissements, dont le dernier annoncé est Pioniq Technologies, en juillet dernier. Cette startup, qui développe des solutions durables de stockage d'énergie, est un spin-off de l’ESPCI et du CNRS. 

Quantonation ambitionne aussi de créer des venture studios. Après un premier studio au Québec, la société a ouvert un studio à Rome. Un troisième studio devrait rapidement voir le jour en France, et le fonds explore des pistes au Japon, en Australie et à Singapour.« Nous voudrions monter au total cinq studios quantiques dans le monde. Cela nous permet aussi d’alimenter notre dealflow », commente Christophe Jurczak.