Après le Computex à Taïwan et une Learning Expedition à Stockholm, ce mois de juin très intense s’est achevé au bord de l’eau à Amsterdam, à l’occasion de la conférence The Next Web. Loin de l’effervescence de VivaTech (165 000 visiteurs) et du Web Summit (70 000 participants), l’événement néerlandais fait le pari de rester à taille humaine avec 10 000 personnes qui y ont pris part cette année. Et Maddyness était de la partie pour cette édition 2024 qui s’est tenue les 20 et 21 juin.

Premier élément sympa, il faut prendre un ferry sur le canal de la mer du Nord pour se rendre au Taets Art and Event Park, à une dizaine de kilomètres d’Amsterdam. Après 45 minutes de traversée, on débarque alors sur un territoire qui héberge des bâtiments industriels et artistiques. Il faut alors marcher cinq minutes pour accéder au lieu de l’événement, qui s’étale sur quelques hectares. Le site n’est pas trop grand et permet de naviguer entre les différentes scènes, réparties dans plusieurs événements, avec un grand espace au centre où l’on peut se détendre, manger, travailler et même jouer au padel (ou du moins essayer).

10 000 participants dans une atmosphère détendue

Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est la quiétude qui règne dans cet espace atypique. Pas de bousculades ou de grosses enceintes qui agressent vos oreilles, on peut se balader sur le site sans encombre et c’est particulièrement appréciable. Et point non-négligeable, les participants ne sont pas là à tout prix pour faire du business.

Tout est fait pour faciliter le networking, notamment avec une application dédiée, mais l’obsession de boucler des deals est moins présente qu’à des événements comme le CES de Las Vegas et VivaTech à Paris. Évidemment, il y a forcément du business qui s’y fait, et comment peut-il en être autrement avec 3 500 startups, 1 750 corporates, 600 investisseurs et 2 000 autres acteurs de l’écosystème tech ?

Kim Hvidkjaer, Sophia Amoruso… : un line-up attractif et atypique

Dans cette ambiance «chill», les organisateurs de The Next Web s’attèlent à proposer un line-up attractif pour susciter l’intérêt des visiteurs. Cette année, Glenn Fogel, le patron de Booking.com, Anna Kouvaniemi, la responsable de l’accélérateur à impact de Google DeepMind, Adir Ron, cadre du programme Microsoft for Startups, Tom Blomfield, co-fondateur de la néobanque britannique Monzo et Partner du célèbre incubateur américain Y Combinator, ou encore Lubomila Jordanova, CEO de Plan A, figuraient ainsi parmi les speakers retenus.

S’il était sans surprise question d’IA lors de la plupart des panels, d’autres thématiques pertinentes ont été mises à l’honneur, comme le financement en capital-risque ou le développement durable. The Next Web est aussi l’occasion de découvrir des personnages hauts en couleur, à l’image de Noa Khamallah, fondateur de Don't Quit Ventures, dont le discours détonne dans le paysage du financement de la tech, de Kim Hvidkjaer, entrepreneur et auteur du best-seller «How to F*ck up Your Startup» ou encore de Sophia Amoruso, qui a raconté son parcours hors du commun avec son entreprise e-commerce Nasty Gal. Cette Américaine, qui s’est fait un nom dans la Silicon Valley sans un diplôme en poche, a d’ailleurs inspiré la série «Girlboss» sur Netflix. Bref, des parcours loin des sentiers battus qui permettent de remettre les choses en perspective pour offrir un bon shot d’inspiration aux acteurs de la tech qui prennent part à la conférence.

Prochaine édition en juin 2025

The Next Web, c’est aussi une approche originale pour se détendre après le rush du premier semestre. Dans ce cadre, mention spéciale pour la croisière karaoké organisée à l’issue de la première journée. L’occasion de faire du networking et de casser quelques oreilles avec une interprétation très personnelle de The Cranberries et de Britney Spears.

Dans un cadre très différent, les participants avaient aussi la possibilité de tester l’Escape Room de la police néerlandaise pour tenter de libérer deux policiers pris en otage dans un camion. Une expérience quelque peu déroutante… Mais on imagine que c’est pour tester la résistance des entrepreneurs et des investisseurs sous pression ? Finalement, peut-être est-ce une métaphore des réunions actuelles entre les fonds et les fondateurs de startups alors que le robinet à cash s’est très fortement réduit dans le capital-risque depuis deux ans.

Dans l’ensemble, The Next Web, qui soufflait cette année sa 18e bougie, l’âge de la maturité, est l’événement idéal pour achever cette saison 2023-2024. Les organisateurs ont trouvé la bonne recette pour proposer un événement attractif avec un ADN de festival qui fait de The Next Web un événement à part dans le paysage européen. Et alors que la concurrence fait rage parmi les événements tech, la conférence néerlandaise, propriété du Financial Times depuis 2019, poursuit sa route avec sérénité. La prochaine édition a d’ailleurs d’ores et déjà été annoncée et se tiendra les 19 et 20 juin 2025 au NDSM, le quartier street-art d’Amsterdam.