La France doit impérativement changer son regard sur les entrepreneurs pour prendre en compte l’apport des entrepreneurs à l’économie et à la société française. Plus que jamais, il faut faire bouger les lignes pour construire une France des entrepreneurs qui crée de l’emploi, du lien social et du sens.

Sortir de la légende noire française sur l’entreprise et les entrepreneurs

Il est clair que les entrepreneurs ne jouissent pas toujours d'une bonne image en France. On critique systématiquement ceux qui échouent et le regard est tout aussi sévère envers ceux qui réussissent, souvent perçus comme des patrons cupides et cyniques. En réalité, cette perception est loin de la vérité.

Tout d’abord, il est indéniable que beaucoup d’entrepreneurs ne parviennent pas à faire décoller leur entreprise. Aucune honte là-dedans : entreprendre, c’est tenter quelque chose, prendre des risques, s’exposer et accepter de se mettre en danger. C’est une posture courageuse et réfléchie, où la possibilité (voire la probabilité) de l’échec est toujours présente. Seuls ceux qui ne font rien n’échouent jamais !

Les entrepreneurs qui réussissent ne sont pas pour autant des cyniques qui s’enrichissent sur le dos de leurs employés. La majorité des entrepreneurs ne sont pas milliardaires et n’ont pas de salaires extravagants, au regard de leur implication et des responsabilités qu’ils endossent. Pour la minorité enfin qui fait fortune, c’est l’accomplissement d’une vision qui prend souvent plusieurs décennies à se dessiner, qui crée des milliers d’emplois directs et indirects et qui apporte de la valeur ajoutée à l’ensemble de l’économie.

Il y a malheureusement en France une confusion entre les entrepreneurs, qui sont pour la plupart à la tête de petites entreprises, et le néo-libéralisme boursier décomplexé, incarné par des multinationales internationales à qui on reproche d’avoir pour priorité de distribuer des dividendes aux actionnaires pendant que les travailleurs sont pressurisés. Ce n’est pas la réalité de l’entreprenariat en France. C’est même tout le contraire.

La grande majorité des entrepreneurs veulent avoir un impact positif sur le monde

L’immense majorité des entrepreneurs se lancent dans l’entreprenariat avant tout pour réaliser un projet porteur de sens et pour faire changer les choses. Cela part souvent d’une idée disruptive, qui vise à changer la donne dans tel ou tel domaine.

A cette idée de nouveauté, s’ajoute la plupart du temps la volonté d’avoir un impact positif sur la société et de contribuer à des avancées pour le bien commun. Aujourd’hui plus que jamais, l’entrepreneur se positionne autour de projets porteurs de sens. Un sens qui a trop souvent disparu pour les salariés des multinationales, qui ont le sentiment grandissant d’être des éléments interchangeables d’un grand tout, dont la seule justification est le rendement boursier.

L’entreprenariat est ainsi vu comme une alternative à ce modèle dominant, dont beaucoup d'employés ne veulent plus. Certes, tous les Français n’ont pas vocation à devenir entrepreneurs. Mais plus il y aura d’entrepreneurs en France, capables de créer des structures porteuses de sens, plus ils pourront employer de personnes qui, à leur tour, pourront donner du sens à leur carrière.

Les entrepreneurs indispensables pour les comptes publics… et la société française

Les salariés ne sont pas les seuls à tirer profit du tissu le plus large possible d’entrepreneurs en France. Les entrepreneurs représentent une manne indispensable pour le Trésor Public, qu’il s’agisse d’impôts ou de charges. Les entrepreneurs jouent un rôle vertueux et vital dans le maintien du système social français.

A la différence des grands groupes, qui peuvent délocaliser tout ou partie de leurs opérations, les petites entreprises sont bien souvent ancrées dans un terroir et non délocalisables. Un atout majeur à l’heure où on parle beaucoup de ré-industrialisation… Avant que les usines ne reviennent sur le sol national, prenons soin des entreprises qui ne sont jamais parties et ne partiront jamais.

A l’apport fiscal et social, s’ajoute évidemment le rôle positif des petites entreprises pour l’emploi. TPE, PME et micro-entreprises représentent près de la moitié des emplois salariés en France. Des emplois qui dépendent du dynamisme des entrepreneurs et qui ont besoin d’un cadre législatif favorable.

Car l’économie française a tous les atouts pour vivifier encore son réseau d’entrepreneurs et faire de son tissu de petites entreprises, un moteur de son économie. Nous avons les talents pour le faire. Comme pour beaucoup d’autres sujets, joignons nos forces plutôt que de faire vivre des divergences aussi superficielles que factices.