Dans la vie, il n’y a pas que Booking, Airbnb et Uber pour voyager. Il y a aussi des solutions françaises qui permettent de passer un séjour dans des conditions optimales. C’est le mot d’ordre que veut marteler le gouvernement avec le lancement du programme France Travel Tech.
Lancé dans le cadre du réseau France Tourisme Tech pour dessiner les contours du tourisme à la française de demain, celui-ci vise à mettre en lumière des acteurs technologiques tricolores du secteur qui ont le potentiel pour devenir de véritables champions en France et à l’international. Pour le mettre en œuvre, un budget de 1,1 million d’euros a été prévu dans le cadre du plan Destination France, dévoilé en novembre 2021 pour conforter la France comme première destination touristique mondiale.
15 lauréats
Dévoilé cet été dans les colonnes de Maddyness, ce programme entre aujourd’hui dans une phase plus concrète avec l’annonce des 15 lauréats retenus pour intégrer la toute première promotion de France Travel Tech. Comme prévu, le gouvernement a sélectionné des jeunes pousses qui se positionnent sur toutes les verticales touristiques (transport, voyage, tourisme d’affaires….), avec des approches différentes (SaaS, IA, connectivité 5G, métavers, VR, cybersécurité…), pour couvrir l’ensemble du parcours voyageur.
Au total, la Direction générale des entreprises (DGE), qui pilote l’initiative dans le cadre du plan Destination France, indique avoir reçu plus de 150 candidatures de startups, PME et ETI. Parmi les 15 lauréats annoncés ce matin à Station F, on retrouve des entreprises comme Click&Boat, spécialiste de la location de bateaux, HostnFly, une conciergerie spécialisée dans la gestion des locations courte durée de type Airbnb, Greengo, une plateforme de réservation d’hébergements éco-responsables, ou encore Alltheway, startup qui s’occupe d’enregistrer les bagages des voyageurs depuis le centre des grandes villes et de les acheminer jusqu’à destination.
BlaBlaCar, seule licorne française dans le tourisme
Cette dernière entend profiter des Jeux olympiques de Paris 2024 pour prendre son envol. Et c’est d’ailleurs l’objectif de ce programme : capitaliser sur cet événement planétaire pour mettre en valeur le potentiel de ces entreprises. «L’idée est de faire des JO un terrain d’expérimentation et une vitrine pour pousser nos solutions françaises de la traveltech», précise le cabinet d’Olivier Grégoire, ministre déléguée en charge des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme. «Ça paraît complètement fou qu’on soit la première destination touristique mondiale sans avoir de licornes dans le secteur du tourisme», ajoute-t-il.
En effet, le cabinet de la ministre note qu’il n’existe qu’une seule licorne tricolore en la matière avec BlaBlaCar. Il n’y en aurait que 5 en Europe et 14 à l’international. Si la plateforme de covoiturage semble bien seule, c’est parce qu’il est plus difficile pour les startups du tourisme de capter des investissements : elles lèvent en moyenne trois fois moins que les autres startups françaises. Ainsi, seules trois entreprises ont levé plus de 100 millions d’euros dans l’Hexagone : BlaBlaCar, Virtuo et Evaneos. Il y a donc urgence à agir alors que le gouvernement a identifié 532 startups de la tourisme tech en France. «Les solutions de la traveltech française sont peu connues des touristes français et étrangers au profit d’Airbnb, Booking ou encore Expedia», relève le cabinet d’Olivia Grégoire.
Par conséquent le gouvernement mise sur ce programme pour multiplier les synergies entre startups du secteur ainsi qu’avec les grands groupes pour structurer l’écosystème de la tourisme tech. Dans ce cadre, 17 partenaires (ADP, Air France, Accor, Atout France, France Tourisme Lab, Bpifrance…) ont été mis à contribution pour développer un réseau favorisant les collaborations dans le secteur. L’expertise de ces acteurs ne sera pas de trop pour faire décoller la traveltech tricolore dans l’optique des JO de Paris 2024 qui approchent à grands pas.